Le secteur extractif est particulièrement menacé par la corruption du fait de l’ampleur des revenus qu’il génère, des types d’acteurs et de propriétés impliqués, mais également de sa complexité. Des pratiques corruptives peuvent en effet se loger sur toute la chaîne de valeur du secteur : de l’octroi  des licences aux dépenses socio-environnementales, en passant par les contrats, la propriété effective, les entreprises d’Etat, le commerce de matières premières, le recouvrement des recettes et flux de paiement, la répartition des recettes et paiements et flux infranationaux. Pour mettre fin à ces pratiques dont le Sénégal n’est pas à l’abri,  Natural resource  governance institute (Nrgi), à travers le programme «Traces» et en collaboration avec l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), les ministères de tutelle, a ouvert, hier à Pointe Sarène, un atelier de formation des fonctionnaires et agents de l’Etat sur la lutte contre la corruption et le contrôle budgétaire, et informations sur la mise en œuvre des activités du programme Sénégal de Nrgi. Il vise à fournir des outils aux agents de l’Etat, pour les aider à pouvoir identifier, prévenir et gérer les risques de corruption ainsi que le contrôle budgétaire, dans le but, entre autres, de préparer la mise en œuvre des exigences de l’Itie dans le processus de validation du Sénégal en 2025. «L’Administration minière fait partie des administrations les plus vulnérables en matière de corruption du fait de ses missions de délivrance de titres miniers et de collecte de revenus miniers. Au regard de cette vulnérabilité, une partie de l’octroi des titres miniers est automatisée. Le Système de Cadastre minier, mis en place en 2009, qui permet l’automatisation des procédures d’administration des titres miniers et de communiquer efficacement avec les parties prenantes du secteur minier de manière opportune et transparente, est un outil efficace pour la transparence et donc pour la lutte contre la corruption, car il réduit le champ de contact entre l’agent et le requérant», a déclaré le directeur des Mines, Mouhamadou Ndour, qui présidait l’ouverture de cet atelier au nom du ministre de l’Energie, du pétrole et des mines.

Mamadou Seck, Manager régional Nrgi Afrique francophone, souligne que la corruption demeure un problème pressant pour de nombreux pays riches en ressources. Toutefois, le Sénégal, pays minier et pétro-gazier, et en phase de production de son pétrole et de son gaz, a encore des efforts à faire pour une lutte efficace contre la corruption en général, et dans le secteur extractif particulièrement.
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