L’Onudc a présenté hier son nouveau plan pour lutter contre la criminalité organisée en Afrique de l’Ouest. Pour la période 2016-2020, 90 milliards de francs Cfa ont été mobilisés par l’organe onusien.

Pour la période 2016 2020, l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (Onudc) s’est doté une enveloppe de 180 millions de dollars, soit 90 milliards de francs Cfa pour lutter contre la criminalité en l’Afrique de l’Ouest. D’après Pierre Lapaque, directeur régional de l’Onudc pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, ce montant servira à lutter contre le trafic et usage de la drogue, le terrorisme et son financement, la corruption, le blanchiment de capitaux entre autres, qui constituent des défis pour le développement, la paix et la stabilité de cette partie du continent noir. Ces menaces, en perpétuelle mutation, effritent progressivement les fondements de l’Etat de droit, remettant en cause les progrès tendant vers la bonne gouvernance et l’application de la règle de droit, et compromettent finalement le développement économique et humain dans la sous-région.
Il faut relever que ce le plan régional présenté hier par l’Onudc repose sur cinq grands types d’intervention/thèmes transversaux qui sont reliés les uns aux autres et seront menés dans le cadre de chacun des cinq piliers thématiques.  «Afin de permettre une meilleure compréhension de la façon dont les réseaux criminels opèrent et se chevauchent, l’Onudc doit être capable de fournir une aide en matière de recherche et d’analyse dans tous les piliers thématiques. Cela permettra de s’assurer que les interventions de l’Onudc dans le cadre de tous les piliers, principalement grâce à l’assistance législative, l’assistance technique et le renforcement des capacités dans la région, sont basés sur les données recueillies lors des principales évaluations précédentes afin d’être tout à fait efficaces», souligne le programme régional.
En outre, pour assurer l’efficacité des différents résultats des piliers, l’Onudc s’est engagé à continuer de «soutenir et à promouvoir le développement de la coopération régionale et internationale entre tous les différents acteurs étatiques impliqués dans la lutte contre le trafic illicite et la criminalité transnationale organisée».

«Toutes les drogues sont présentes au Sénégal…»
Dans ce programme, il sera aussi question du renforcement de l’Etat de droit avec des actions de réduction de la criminalité, de traitement et la prise en charge de la toxicomanie…
Interpellé sur la présence de la drogue au Sénégal, Pierre Lapaq­ue estime que le pays est à l’image de la situation qui prévaut au  niveau de la sous-région. «Le Sénégal est un pays producteur de cannabis qui voit des produits de métaphétamine passer sur son territoire. C’est un pays où il y a des usagers de l’héroïne et qui est touché par la cocaïne. Toutes les drogues sont, malheureusement, présentes au Sénégal à des prix qui ne sont pas trop chers, parce que le pays se trouve sur une zone de passage. En tant que tel, ce pays est soumis, comme les autres pays de la sous-région, à ces tensions dues au trafic de drogue», présente-t-il.
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