Lutte contre la cybercriminalité : Ce que le Sénégal doit protéger

La deuxième session du programme de formation en sécurité nationale du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds), placée sous le thème «Les politiques publiques de sécurité : de la mise sur agenda à la formulation des réponses à la criminalité», a été lancée hier. Le cours inaugural de cette formation a été donné par Dr Mamadou Hady Dème. L’enseignant-chercheur à l’Ucad recommande de renforcer le cadre juridique et institutionnel du pays pour lutter contre la cybercriminalité. «Il est nécessaire d’améliorer le cadre légal et réglementaire actuel du Sénégal afin de permettre une gestion effective des cybermenaces et de la lutte contre la cybercriminalité, tout en garantissant que les nouvelles opportunités issues de la transformation numérique du Sénégal deviennent des atouts de son économie», a dit M. Dème. L’universitaire conseille surtout de «protéger les infrastructures d’information et les systèmes d’information de l’Etat du Sénégal». A l’en croire, les systèmes et les réseaux qui composent le cyberespace doivent être en mesure de fonctionner pendant ou après tout cyber-incident. Pour ce faire, la protection des systèmes et des réseaux de l’Etat constitue, à son avis, une priorité absolue pour le gouvernement. Aussi, préconise-t-il de promouvoir la culture de la cybersécurité au Sénégal. «La réussite d’un Sénégal numérique s’appuiera sur la confiance des organisations et des particuliers en matière de service et ligne.» A cet effet, M. Dème exhorte le gouvernement à travailler avec les secteurs public et privé afin d’augmenter les connaissances et la compréhension des cyber-menaces auxquelles sont confrontés le Sénégal et les Sénégalais.
Et c’est dans cette dynamique que s’inscrit la formation lancée hier et qui réunit des cadres sénégalais et étrangers des secteurs public et privé, civil et militaire en vue d’approfondir les connaissances des bénéficiaires dans les domaines de la défense et de la sécurité et sur la géopolitique des espaces sous-régional, régional et international. «Il vous sera demandé de réfléchir ensemble, tout au long de la formation, afin de mieux comprendre et d’imaginer des réponses réalistes pouvant apporter des solutions à la situation sécuritaire sous-régionale marquée par des incertitudes et une vitesse d’évolution qui nous interpellent», indique le directeur général du Cheds, Paul Ndiaye. Selon Demba Diouf, directeur de Cabinet du ministère des Forces armées, cette formation de cinq mois revêt une grande importance pour l’Etat du fait qu’elle constitue une étape cruciale dans la promotion de l’esprit de défense et de la synergie entre les différents acteurs de la sécurité.
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