Face au fléau de la drogue qui gangrène une partie de la jeunesse sénégalaise, le rappeur Shaka Babs invite les rappeurs Old school à aller en croisade contre ce fléau. Un appel lancé à l’occasion d’une communication autour de la drogue organisée par le rappeur dont le thème est : «Jeunes, non à la drogue.»Par Amadou MBODJI –

Le rap délivre des messages pour éduquer, au-delà de la mission de contestation qui lui est attachée. Le rap galsen s’est particulièrement illustré en combattant l’injustice, en dénonçant les tares de la société, et a même contribué à la seconde alternance grâce au mouvement Y’en a marre incarné par les rappeurs de Kër Gui. Aujourd’hui, les rappeurs des premières générations que l’on nomme Old school, sont sortis du bois pour dénoncer le phénomène de la drogue qui est en train de détruire une partie de la jeunesse qui en use et en abuse. Pour ces rappeurs, l’heure a sonné d’aller en croisade contre ce phénomène qui gangrène la société sénégalaise. En conférence il y a quelques jours, le rappeur Shaka Babs a lancé un appel à l’endroit des artistes de sa génération pour qu’ils prennent part à ce combat. «Les émissions hip-hop participaient à éduquer les jeunes. Je demande aux old school de revenir. Que ce soit Duggy Tee, Xuman, Maxi Crazy et les autres, qu’ils reviennent. J’en appelle à Duggy Tee qui est de la première génération hip-hop galsen avec le Positive Black soul (Pbs), les Daara J, Bamba J Fall, tout le monde», déclare le rappeur Ibrahima Keïta alias Shaka Babs. Le rappeur a tenu ce discours au cours d’une activité de sensibilisation sur la drogue organisée au Centre culturel Blaise Senghor et intitulée : «Jeunes, non à la drogue.» Cette activité, à laquelle ont participé des rappeurs Old school comme Xuman, Duggy Tee, le groupe Bamba J Fall, a été une occasion pour Shaka Babs de lancer un appel à ses collègues rappeurs et les inviter à sortir de l’ombre et aider une certaine catégorie de la jeunesse dévastée par la drogue à se reconstruire. «Je ne dirais pas qu’il n’y en avait pas avec notre génération, mais ce que nous avions pu trouver de négatif, nous avions réussi à l’effacer», déclare Shaka Baps. «Le Président Bassirou Diomaye Diakhar dit qu’il écoute les Morgan, les Duggy Tee. On rencontre des banquiers qui nous disent, c’est vous qui nous avez aidés à devenir ce que nous sommes. Vous nous avez aidés à nous construire», enchaîne-t-il. «Nous avions une présence médiatique. Il y avait aussi des animateurs cultivés qui ne cherchaient pas le buzz. Ils cherchaient à conscientiser. Tout le monde était connecté aux émissions hip-hop», affirme-t-il. Cette activité vise, selon son initiateur, à mobiliser les familles, les jeunes et la communauté autour des enjeux de la drogue, en mettant en avant des messages d’éducation et de prévention.
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