C’est un effort de guerre conséquent du Sénégal, alors que le pays n’est pas engagé militairement dans la crise ukrainienne. Pour alléger le panier de la ménagère, l’Etat a engagé 557 milliards de francs Cfa, afin d’éviter une hausse généralisée des prix. Abdoulaye Daouda Diallo a détaillé cet investissement hier, à l’Assemblée nationale.Par Malick GAYE

– C’est une vérité qui se vérifie par les chiffres : la guerre en Ukraine a porté un coup à l’économie sénégalaise. En effet, l’Etat a dû investir 557 milliards de francs Cfa pour éviter une inflation. C’est le ministre des Finances et du budget qui en a fait l’annonce au Parlement hier. «Les prix ont augmenté partout dans le monde. Le président de la République a demandé qu’on allège tout ce qui est en notre possible. Avec la crise en Ukraine, on a assisté à une hausse généralisée. Avec le budget 2022, les prévisions ont été faites sur la base du baril de pétrole à 75 dollars. A un moment, il a coûté 105 dollars. Nous avons été obligés de supporter cette hausse. C’est pourquoi, les prix sont restés à l’état», a expliqué Abdoulaye Daouda Diallo, répondant à l’interpellation du député Serigne Bara Doly qui ne «comprend pas que certaines denrées, qui transitent par le Port de Dakar pour rallier le Mali, soient plus chères au Sénégal». D’après le ministre des Finances, «l’Etat a renoncé à 50 milliards de de francs Cfa de taxe. Rien que pour l’énergie, c’est 300 milliards, le cas échéant les prix allaient connaître une augmentation comprise entre 300 et 500 francs Cfa. Certains produits ont été totalement défiscalisés. On a été obligés de subventionner le sucre, la farine. Cette subvention a coûté 150 milliards. Au total, ce sont 557 milliards de francs Cfa qu’on a déboursé pour supporter cette hausse des prix».
Fort de ce constat, le ministre Diallo a expliqué que la structure de prix répond à quelques critères suivant les pays. «Le prix est calculé en fonction du niveau de vie et son aspiration de développement. Le gasoil coûte le double du prix du Sénégal en France. Car le niveau de développement de la France peut justifier ce prix-là. Donc, il ne faut pas comparer les prix du Mali et du Sénégal», a déclaré Abdoulaye Daouda Diallo.
ADD était à l’Assemblée nationale pour le vote du Projet de loi n°39/2021 relatif au secteur parapublic, au suivi du portefeuille de l’Etat et au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique. Adoptée cette loi apporte une innovation majeure dans le contrôle des structures parapubliques. «Avec l’ancienne loi, seul le Directeur général est sanctionné alors qu’il ne fait qu’appliquer une décision de son Conseil d’administration. Cette situation est corrigée», a résumé Abdoulaye Daouda Diallo.

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