Près de 70 ménages vulnérables de la commune de Médina Chérif dans le département de Kolda vont bénéficier chacun de 2 moutons offerts gratuitement par la commune en collaboration avec le projet Usaid/YaaJeende. Un premier lot de 48 moutons a été officiellement remis samedi dernier. Le foirail du village de Bandiagara Coly qui a servi de cadre a refusé du monde. Des centaines de femmes de 24 villages de la localité se sont mobilisées pour l’occasion, car elles en sont les exclusives bénéficiaires. Aïssatou Lamarana Diallo du projet Usaid/YaaJeende expli­que que «ce sont les femmes parmi les plus démunies de la commune qui sont choisies pour bénéficier de ces moutons. Usaid/­Yaa­Jeen­de a contribué pour 4 millions de francs à l’achat de ces moutons et la commune a également re­mis 4 millions. Chaque femme bénéficiaire a un binôme qu’elle devra remettre au bout de 6 mois le même nombre de moutons après les premières mises bas. A terme, tous les ménages des 24 villages cibles doivent en bénéficier. Le projet assure le suivi sanitaire des animaux et s’assure que le passage de don est effectif».
Mamadou Diacko, coordinateur régional de Usaid/­YaaJeende, a justifié l’idée de projet et le partenariat avec la commune. Il déclare : «L’idée de base derrière cette approche, c’est de diffuser la richesse en permettant à un plus grand nombre de familles vulnérables d’accéder à des actifs productifs comme les petits ruminants et la volaille et de les utiliser. Mais aussi permettre aux familles de créer de la richesse… Le projet Usaid, dans cette phase d’extension, a résolument opté pour la responsabilisation des communes partenaires à travers la mise en place de mécanismes de transfert des activités et la prise en charge de leur financement.»
Mamadou Gano, le maire de la commune de Médina Chérif, qui s’est réjoui du partenariat avec l’Usaid, a informé que ce projet doit être placé dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Il a ajouté : «Que les femmes comprennent que ces moutons ne sont pas à vendre. En tout cas, pas avant le passage de don à la jumelle. Nous appelons le ministère de l’Elevage à pérenniser une telle initiative après le départ de Usaid. Pour ce qui nous concerne, nous avons la volonté de lutter contre la pauvreté, la commune en a les potentialités. Nous demandons juste de l’accompagnement pour réussir l’émergence du terroir.»

L’enclavement, un frein à la lutte contre la pauvreté
La volonté de la commune de Médina Chérif de lutter contre la précarité des ménages se heurte à la situation géographique de la localité. Elle est au milieu de vallées et de cours d’eau. Les points d’eau et les rizières qui l’entourent favorisent le développement des activités agricoles, d’élevage, de pêche et de maraîchage. Toutefois, cet atout constitue un frein pour la fluidité du mouvement des populations, particulièrement en saison des pluies. Mamadou Gano, le maire de Médina Chérif, souligne : «La commune n’a pas de routes. Le gros des 62 villages reste enclavés en saison des pluies. On ne parvient pas à se déplacer pour écouler une marchandise ou pour aller se faire soigner. On ne peut pas encourager le développement agricole si on n’encourage pas l’accès au marché, particulièrement celui de Diaobé.»
En outre, informe le maire, des 62 villages, un seul a du courant électrique. Routes et électricité, 2 plaies de la commune de Médina Chérif pour le soin desquelles Mamadou Gano demande le soutien de l’Etat du Sénégal.

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