La région de Thiès, qui a enregistré 26 cas positifs de coronavirus dont 19 guéris, court toujours de grands risques à cause de sa proximité avec Dakar. Le Comité régional de gestion des épidémies, qui s’est réuni hier, a mis en œuvre une stratégie pour anéantir les risques de transmission communautaire du coronavirus.
Ville carrefour, la région de Thiès est le trait d’union entre Dakar et le reste du pays. Une situation stratégique qui l’expose aux risques de contamination. Face à cette situation, le Comité régional de gestion des épidémies a décidé de «fermer» la ville afin qu’elle ne soit plus une passoire qui va servir de moyens ou de relais de dissémination du Covid-19. C’est ainsi que toutes les entrées seront désormais surveillées avec l’installation de check-points ajoutée à l’interdiction totale de délivrance d’autorisation de circuler. Pourquoi ? «Parce que Dakar est une zone à forte potentialité épidémique, donc moins les gens vont se déplacer entre les deux régions plus on va conserver Thiès et les autres régions. Parce que pour aller à Louga ou Saint-Louis, il faut passer par Thiès», explique le médecin-chef de Thiès, Dr El Hadji Ndiaye.
Cette mesure est suivie par d’autres encore plus restrictives. «Il s’agit de renforcer la présence des forces de défense et de sécurité dans les lieux de rassemblement. Et si nécessaire, nous allons déployer l’Armée dans certains endroits», prévient le gouverneur. Aussi, poursuit Mouhamadou Moustapha Ndao, «nous allons corser les mesures de restriction des heures de fermeture des marchés qui étaient de 15h pour le département de Mbour et 16h pour Thiès à 14h dans toute la région. Nous avions pensé dans ce cadre faire des jours de fermeture alternée, une mesure que nous avons déjà expérimentée à Mbour, mais ça a donné de mauvais résultats parce que quand vous fermez le lundi et le mardi, le mercredi quand vous ouvrez, vous avez un immense rush. C’est pourquoi nous nous sommes dit, au lieu de prendre des jours de fermeture on va plutôt instituer de restreindre les heures d’ouverture des marchés et permettre aux gens de faire leur marché tous les jours entre 8h et 14h». En plus de ces mesures, une commission sociale a été mise en place pour s’occuper du problème des talibés qui circulent toujours dans la ville. «A Thiès, nous sommes en train d’éteindre le premier foyer qui était né parce que depuis plus de 10 jours, on n’a plus de cas d’infection. Et il faudrait faire tout pour que d’autres foyers ne naissent dans la région.» Il rappelle que ces mesures ont été prises «pour faire en sorte que d’autres cas ne puissent pas être importés des régions limitrophes, mais également que des cas communautaires ne puissent pas se déclencher dans la région».
Dans le même sillage, Dr El Hadji Malick Ndiaye, concentré dans la prise en charge des cas positifs, signale que la deuxième étape de la lutte contre le Covid-19 reste «la recherche active de cas au niveau de la communauté». Selon le médecin-chef de la région de Thiès, «il y a peut-être à Thiès des cas communautaires qu’on n’a pas encore décelés. Nous n’allons donc pas attendre que les gens nous appellent pour aller investiguer, mais c’est nous qui allons au contact des populations pour voir s’il n’y a pas de cas communautaires». S’agissant de l’état de santé des cas positifs et contacts, Dr Ndiaye estime que «sur les 26 cas enregistrés dans la région de Thiès, les 19 sont guéris. Il ne nous reste que 7 cas qui sont en voie de guérison. Et nous pensons que d’ici une semaine, ils vont rentrer chez eux. Les cas contacts sont également dans leur dernière phase de suivi et dans trois jours ils auront terminé leur suivi et s’il n’y a pas de cas positifs dans ces cas contacts décelés, la pandémie aura fini de sévir dans la région de Thiès».
Il ne faut pas baisser la garde. Si les 7 cas restant sont négatif, cela ne voudra pas dire que l’épidémie va cesser de sévir car les cas communautaires sont les plus dangereux. Continuons à nous prémunir. Obligez les gens à avoir des masques et des gels hydroalcoolique dans les lieux publics.