Lutte contre le cancer de la prostate : Novembre bleu, un mois négligé

La Sen-Pna a organisé hier une randonnée pédestre contre le cancer de la prostate. A travers cette randonnée de 5 km 100 organisée dans le cadre de Novembre bleu, on vise à sensibiliser les hommes à se faire dépister et à adopter un mode de vie sain.
Par Amadou MBODJI – Il y a Octobre rose qui est très connu, mais Novembre bleu est aussi sur le calendrier, avec moins de publicité. La Pharmacie d’approvisionnement du Sénégal (Sen-Pna) a tenu hier une randonnée pédestre contre le cancer de la prostate. Dr Saidou Diallo, Dg de la Pna, rappelle que Novembre bleu est destiné à lutter contre le cancer de la prostate. «Donc nous sommes vraiment honorés de faire un appel pour une grande randonnée contre le cancer de la prostate, et on a vu qu’il y a eu du répondant. Cette activité a été organisée dans un délai vraiment court, comme vous le savez, hier, le 29 novembre, on était à Bambilor pour la pose de la première pierre de la Cité Sen-Pna. Aujourd’hui (hier), nous sommes unis pour une marche contre le cancer de la prostate. A l’image d’Octobre rose, Novembre bleu, c’est pour le cancer de l’homme», concède Saidou Diallo, Dg de la Sen-Pna. Cette randonnée est une manière de faire de la sensibilisation à l’endroit des hommes pour se prémunir contre le cancer de la prostate. «Et pour nous, c’est de faire une marche, de conscientiser les populations, de leur dire : «Allez vous dépister.» Si vous sentez des douleurs, ou si vous avez certains symptômes gênants, allez voir votre urologue, votre médecin, pour vous faire dépister», ajoute Dr Diallo. Il relève l’impact de cette maladie au Sénégal en évoquant des chiffres. «Le cancer de la prostate fait des ravages. C’est une maladie silencieuse. On recense environ plus de 1000 cas au Sénégal chaque année. Et la prise en charge est onéreuse, parce que ce sont des médicaments qui sont chers. Le coût allant jusqu’à 400 000 francs par traitement. Et nous, à travers le culte de santé publique, on a revu à la baisse ces médicaments. C’est dans le cadre de nos missions. Donc, cette marche, c’est juste pour prévenir les populations, surtout la population masculine, de se faire dépister à partir de 45 ans. C’est important parce qu’on voit que souvent, c’est une maladie taboue. Les gens n’aiment pas parler de cette pathologie», mentionne-t-il.
La mise en place d’un complexe pharmaceutique est en bonne voie, si l’on s’en tient aux propos du Dg de la Sen-Pna. «Actuellement, nous avons lancé cette politique de souveraineté pharmaceutique. On est en pourparlers avec beaucoup de partenaires qui veulent mettre en place des unités de production de médicaments au Sénégal. D’ailleurs, on a signé une convention avec l’Apix, qui a mis à notre disposition 9 hectares au niveau de la Zone économique de Diass pour pouvoir ériger les premières unités de médicaments. Ça sera un complexe pharmaceutique, une première au Sénégal. Dans le cadre de notre politique, on veut quand même tout ce qui est 20-80, les médicaments qu’on utilise le plus à la Sen-Pna, ou bien que les populations utilisent le plus, qu’on puisse les produire, et ça va réduire les coûts et permettre l’accessibilité financière et géographique à travers les pays», souligne-t-il.
Dr Awa Fall, responsable de Médecine du travail à la Pna, souligne l’importance de la prévention et du dépistage précoce du cancer de la prostate. Elle encourage les hommes, à partir de 45 ans, à se faire dépister régulièrement et à adopter un mode de vie sain, incluant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
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