Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, l’Oms préqualifie un test de diagnostic pour une administration plus sûre des traitements contre le paludisme. Il s’agit d’un test de diagnostic de la carence en Glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6pd), qui peut aider à administrer en toute sécurité les traitements. Par Justin GOMIS –

L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a préqualifié le premier test de diagnostic de la carence en Glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6pd), qui peut aider à administrer en toute sécurité les traitements recommandés par l’organisation pour prévenir les rechutes du paludisme à Plasmodium vivax (P. vivax). Cette annonce a été faite par l’Oms, il y a quelques heures. «La préqualification de ce test de diagnostic de la carence en G6pd marque une étape importante en vue de faciliter l’administration d’un traitement sûr et efficace du paludisme à P. vivax. L’Oms réaffirme ainsi qu’elle s’engage à garantir un accès équitable à des moyens médicaux vitaux à l’échelle mondiale. Quelque 500 mille personnes, pour la plupart des enfants, meurent du paludisme chaque année. La préqualification de ce test intervient immédiatement après la préqualification, début décembre, de deux nouveaux produits à base de tafénoquine (en anglais) destinés à éviter les rechutes du paludisme à P. vivax, et ces traitements ont été recommandés dans les lignes directrices de l’Oms sur le paludisme actualisées publiées fin novembre», annonce l’Oms dans un communiqué.

Il faut noter que les dispositifs de test «permettent de distinguer avec précision les personnes présentant des niveaux de G6pd supérieurs à la normale de celles dont les niveaux sont inférieurs donnent des informations essentielles aux cliniciennes et aux cliniciens pour décider quel schéma thérapeutique est le plus approprié afin d’éviter les rechutes du paludisme à P. vivax, y compris la primaquine à faible ou à forte dose, et la tafénoquine en dose unique».

Selon l’Oms, «l’outil de diagnostic Standard G6pd System, fabriqué par Sd Biosensor, Inc., est une solution semi-quantitative utilisable au plus près des patientes et des patients, et conçue pour mesurer l’activité enzymatique du G6pd dans le sang total capillaire ou veineux. Le dispositif est destiné à être utilisé à la fois en laboratoire et en dehors, et fonctionne avec l’analyseur Standard G6pd, un appareil portable qui fournit des résultats en quelques minutes».

C’est une bonne nouvelle pour les structures sanitaires. Car, le paludisme à P. vivax est endémique dans toutes les régions de l’Oms «à l’exception» de l’Europe. En 2023, il a été à l’origine d’environ 9, 2 millions de cas cliniques en 2023. «P. vivax est l’espèce dominante dans la plupart des pays en dehors de l’Afrique subsaharienne», note l’Oms, qui explique que cet «ensemble d’actions s’inscrit dans le cadre de l’adoption récente par l’organisation de processus synchronisés et parallèles pour deux fonctions-clés : l’élaboration de recommandations pour les produits de santé essentiels et la supervision de leur préqualification».

L’Oms rappelle que «ces processus restent entièrement indépendants», mais elle précise que leur harmonisation «vise à raccourcir considérablement les délais nécessaires pour acheminer des produits de santé vitaux dans les pays à revenu faible ou intermédiaire inférieur». «Cette rationalisation montre bien que l’Oms tient à améliorer l’équité en matière de santé dans le monde en permettant un accès plus rapide aux produits vitaux», ajoute l’organisation onusienne. «La préqualification de ce test enzymatique pour détecter la carence en G6PD chez les personnes atteintes de paludisme à P. vivax peut aider les pays à améliorer l’accès aux tests de qualité dont ils ont tant besoin et ainsi de prévenir et de traiter ce type de paludisme récurrent de manière sûre et efficace», a déclaré la Dre Yukiko Nakatani, sous-Directrice générale de l’Oms chargée de l’accès aux médicaments et aux produits de santé. «Nous n’avons pas encore reçu d’autres demandes de préqualification pour des tests de ce type. Nous souhaitons que davantage de produits nous soient soumis afin d’élargir la gamme d’outils de diagnostic efficaces disponibles pour les pays qui en ont besoin», a-t-elle ajouté.

«Une meilleure disponibilité du test peut contribuer à renforcer la lutte mondiale contre le paludisme en faisant baisser le nombre d’infections à P. vivax dues à une rechute et ainsi la transmission ultérieure», a déclaré le Dr Daniel Ngamije Madandi, directeur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’Oms.
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