Lutte contre le Sida : Le projet «En prise 4» en actions

Si plus de 3 mille 343 enfants vivent avec le Vih/Sida, il est important de renforcer leur prise en charge. Et c’est ce que veulent faire les autorités sanitaires avec le projet «En prise 4».Par Abdou Latif MANSARAY –
Le projet «En prise 4», lancé en présence des responsables du ministère de la Santé, a été organisé en collaboration avec la Division de lutte contre le Sida (Dls), le Réseau national des personnes vivant avec le Vih (Rnp+). Dr Mamadou Ndiaye, Conseiller technique no1 du ministre de la Santé et de l’action sociale, campe les enjeux : «Nous sommes venus aujourd’hui assister à la cérémonie de lancement du projet «En prise 4», qui est un projet phare de lutte contre le Vih et cible une frange extrêmement importante, pour ne pas dire prioritaire, les jeunes et les enfants. On en est à sa quatrième phase, parce qu’il y a eu les phases 1, 2 et 3 qui ont connu énormément de succès et qui ont contribué à combler les lacunes dans la prise en charge psychosociale du Vih chez les enfants et les jeunes.» Pour réussir ce projet, des leviers ont été actionnés comme le renforcement de capacités au niveau local, l’identification des défis au niveau local. «Et effectivement, avec les autorités au niveau déconcentré, les acteurs communautaires au niveau local pour une synergie d’actions autour de ce projet. Il faut vous inscrire dans une dynamique de solidarité et de compétences pour atteindre les objectifs, à savoir atteindre la cible des jeunes et des enfants pour une meilleure prise en charge», dit Dr Ndiaye.
A la question de savoir quel sera l’appui du ministère de la Santé, Dr Ndiaye renseigne que son département a mis en place une politique sectorielle. «Et l’un des axes majeurs de cette politique dans les secteurs de la santé et de l’action sociale, c’est la prévention, parce que vous savez que les autorités se sont engagées à corriger des déséquilibres, surtout au niveau des couches vulnérables. Donc, pour nous, c’est une réponse concrète qui s’inscrit globalement dans la Stratégie nationale de développement et l’Agenda de transformation 2050 du Sénégal», répond Dr Mamadou Ndiaye.
Pour Mme Soukèye Ndiaye, présidente du Réseau national des associations de personnes vivant avec le Vih, ce projet se déroulera dans toutes les régions du Sénégal. «A travers les résultats qu’on a pu capitaliser avec les phases 1, 2 et 3, on a pu réussir à avoir le projet «En prise 4» dans les 14 régions du Sénégal. Cette quatrième phase est très importante pour nos enfants. Parce que quand je dis nos enfants, je suis maman séropositive, donc ces enfants sont les nôtres. Donc tout ce qu’on peut capitaliser pour que cela rentre dans leur intérêt, nous sommes preneurs», précise-t-elle.
En écho, Dr Karim Diop, Secrétaire général de l’Espace-jeunes du Centre régional de recherche et de formation de la prise en charge clinique de Fann, insiste sur le défi de la maîtrise de l’information, de la prise en charge et de la solidarité. «Au Sénégal, plus de 3343 enfants vivent avec le Vih/Sida. Et nous avons vu dans plusieurs localités qu’il existe plusieurs enfants qui ne savent même pas qu’ils ont la maladie. Et la cause en est que ces enfants sont souvent des orphelins. Et souvent, ces enfants ont des difficultés de transport pour venir faire leurs visites médicales. Et ce genre de projet va les aider à bénéficier d’assistance, mais ils ont besoin de formation pour certains. Plusieurs d’entre eux ont abandonné l’école. Et aujourd’hui, ils ont besoin de formation pour leur avenir», prévient Dr Diop.
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