Lutte contre le terrorisme : La requête de Macky

Le Président Macky Sall a appelé les pays et institutions partenaires à se pencher sur la question de la flexibilité budgétaire pour doter les pays africains de plus de moyens pour faire face au terrorisme. M. Sall, qui présidait, avec trois de ses homologues africains, la cérémonie d’ouverture de la 7ème édition du Forum de Dakar, a aussi posé sur la table, le dossier des missions de maintien de la paix qui n’arrivent toujours pas à éteindre les théâtres d’instabilité en cours sur le continent.
Par Alioune Badara NIAYE – Plus de moyens aux Etats africains pour une riposte plus appropriée face au terrorisme. C’est l’appel lancé lundi par le Président Macky Sall à l’ouverture du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Pour le Président Sall en effet, rendre plus flexibles les pays africains va permettre de disposer de plus de moyens pour pouvoir faire face. «Face à la montée du péril terroriste, il nous faut plus de flexibilité budgétaire pour permettre à nos pays de se donner les moyens d’assurer un minimum de défense nationale avec des armées bien entraînées et bien équipées. J’invite les pays et institutions partenaires à tenir compte de cet impératif vital», a soutenu le président de la République du Sénégal, pointant les restrictions budgétaires des années d’ajustement structurel comme une des causes du faible niveau d’équipement des Forces de défense et de sécurité en Afrique. Il s’agit ainsi pour le Président Sall, à travers le Forum de Dakar, de revisiter, au même titre que ce facteur, tous les autres qui plombent la lutte contre le terrorisme et l’essor économique du continent. «Nous voilà aujourd’hui réunis sur le thème fort opportun des enjeux de stabilité et d’émergence en Afrique dans un monde post Covid-19. Le sujet dénote un pari optimiste sur le futur», a-t-il indiqué dans son discours inaugural. «Le thème nous engage aussi à être résilients, déterminés et combatifs face aux effets néfastes d’une double crise sanitaire et économique à laquelle s’ajoutent pour l’Afrique, la vulnérabilité particulière aux changements climatiques, l’intensification des attaques terroristes et la recrudescence des coups d’Etat», a souligné le chef de l’Etat.
Six ateliers, quatre plénières et un panel de haut niveau sont au menu du forum portant sur le thème : «Les défis de stabilité et d’émergence pour l’Afrique dans un monde post Covid-19.» Assouplissement des règles de l’Ocde, correction des règles d’évaluation du risque d’investissement en Afrique, promotion des financements mixtes, allégement et simplification des procédures d’instruction des dossiers de financement, assurance d’une transition énergétique juste et équitable et en fin amélioration des règles du système fiscal international sont les 6 domaines pour lesquels le Président Sall espère des réformes pour que l’Afrique puisse disposer des moyens de ses ambitions.
Omicron, Macky vole au secours de l’Afrique australe
Le traitement que subissent l’Afrique du Sud et d’autres pays de l’Afrique australe où un nouveau variant, Omicron, a été découvert conduisant à des restrictions de voyage par certains pays, n’est pas du goût de Macky Sall. Le Président sénégalais a pris la défense des pays de l’Afrique australe. «Isoler un pays qui a séquencé un nouveau variant et a fait preuve de transparence est non seulement discriminatoire mais aussi contre-productif, parce que c’est inciter les autres à ne pas publier les résultats de leurs investigations», a-t-il dénoncé. Rappelant que le Sénégal a connu récemment ses trois premiers cas.
Revoir les mandats et engagements
des missions de
maintien de paix
Le continent africain est celui qui abrite le plus de missions de la paix actuellement. Sept missions sont en cours sur le continent pour un effectif total de 75 mille soldats. «Les sept opérations de maintien de la paix sur le continent totalisent 75 mille soldats», a indiqué le Président Sall, notant que l’Amisom (mission de l’Union africaine en Somalie), la seule déployée par l’Union africaine, compte à elle seule, un effectif de 21 mille soldats. Minusca en Centrafrique, Monusco en Rd Congo, Minusma au Mali, Minuss au Sud Soudan, Fisnua et Minuad au Soudan sont les autres missions en cours sur le continent et toutes déployées par les Nations unies. «Certes des succès ont pu être enregistrés çà et là mais les défis sécuritaires persistent», a regretté Sall, exhortant ainsi à une évaluation des opérations de paix mais aussi sur l’architecture de défense. «Nous devons également interroger la doctrine des opérations de maintien de paix en Afrique», a ainsi noté Macky Sall, soutenant sur ce point que la problématique des mandats et règles d’engagement des opérations de maintien de la paix doit être revue, «y compris dans le cadre de l’architecture africaine de paix et de sécurité et sa force d’attente».
Le Président Macky Sall co-présidait avec ses homologues Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud, Umar Sissoco Embalo de Guinée-Bissau et Mohamed Bazoum du Niger, la cérémonie d’ouverture du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le président du Conseil européen, Charles Michel, et la ministre française des Armées, Florence Parly, ont pris part à la cérémonie. Un millier de participants dont 10 ministres et hauts représentants, 40 membres de Think tank et Ong, 20 organisations internationales étaient au rendez-vous de la 7ème édition du Forum de Dakar qui prend fin mardi.
abndiaye@lequotidien.sn