Le président de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, El Hadji Malick Sow, a souhaité jeudi, à Dakar, la mise à disposition de moyens nécessaires susceptibles d’aider à faire reculer «de manière significative» le trafic d’êtres humains. «Face au caractère transnational du phénomène qui touche des millions de personnes, il est dès lors impératif que les pouvoirs publics mettent en œuvre des moyens nécessaires à la mesure du fléau, si nous voulons faire reculer ce trafic de manière significative», a-t-il déclaré lors de la remise du rapport annuel au Premier ministre, Mohammed Boun Abdallah Dionne, a constaté l’Aps.
Selon lui, «ce combat doit commencer par faire disparaître de manière définitive les mineurs exploités à travers la mendicité qui se développe de façon inquiétante». Il a aussi déploré le fait qu’«un an après son lancement, l’opération de retrait des enfants de la rue ne semble pas tenir toutes ses promesses».
Sur ce point, a-t-il poursuivi, «la loi du 10 mai 2005, relative à la traite des personnes et pratiques assimilées, doit être appliquée dans toute sa rigueur». Il a noté qu’au Sénégal, «la traite revêt de multiples formes dont les plus courantes sont l’exploitation par la mendicité, le travail domestique, l’exploitation sexuelle, le travail des mineurs et ainsi que le trafic des migrants». Un certain nombre de recommandations ont été soumises dans ce rapport, dans le sens d’une amélioration et d’un renforcement de la politique en matière de traite.
Il s’agit de mener une enquête et de poursuivre devant les juridictions de manière pérenne toutes les violations de la loi dans le domaine de la traite des personnes et de punir leurs auteurs.
Il faut aussi créer une brigade spécialisée chargée de la détection et de l’enquête concernant les délinquants qui se livrent à cette activité. Le rapport propose également de renforcer les contrôles aux frontières et la surveillance des moyens de transport pour veiller aux déplacements d’enfants au besoin en collaboration avec les pays de la sous-région. Selon l’Onudc, la traite d’êtres humains qui est une forme de criminalité organisée génère à l’échelle mondiale des revenus estimés à 32 milliards de dollars. Ce phénomène qui porte gravement atteinte à la dignité de l’homme et à ses droits fondamentaux doit être combattu avec efficacité, lit-on dans le rapport.