Lutte contre les changements climatiques : L’Ipar milite pour une approche intégrée


L’intégration de la nutrition dans les politiques climatiques est encore limitée. L’appropriation locale des stratégies aussi. Il faut renforcer la coordination et la collaboration entre les différents secteurs et acteurs pour atteindre les objectifs de développement durable. C’est ce qui explique la tenue hier de l’atelier de restitution des résultats de l’évaluation des besoins en renforcement de capacités des acteurs impliqués dans le Nexus genre, changement climatique et nutrition organisé par l’Ipar.
Par Amadou MBODJI – Les politiques agricoles, de genre et de climat sont souvent développées de manière isolée, sans prendre en compte les liens entre ces différentes thématiques. Cependant, il est essentiel de faire le pont entre ces secteurs pour avoir une approche plus intégrée et efficace. C’est ce à quoi s’emploie le projet Gcan. «Aujourd’hui, on a des politiques qui sont extrêmement fortes sur les questions d’agriculture, de genre, de climat. Mais pour avoir des politiques qui arrivent à faire le pont entre ces différentes thématiques, ce n’est pas simple. Ce n’est pas simple parce que ce sont des secteurs différents, avec des modalités de gouvernance différentes, avec des outils différents», mentionne Dr Laure Tall, Directrice exécutive de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar). Cette dernière intervenait hier dans le cadre de l’atelier de restitution des résultats de l’évaluation des besoins en renforcement de capacités des acteurs impliqués dans le Nexus genre, changement climatique et nutrition. «Et le projet Gcan va faire une évaluation de ce qu’il y a actuellement, des besoins en renforcement de capacités. Parce qu’on pense qu’il ne faut pas créer des nouvelles plateformes, mais il faut qu’au sein de chacun des secteurs, il y ait la compréhension de l’importance de ces autres thématiques et qu’on puisse les intégrer», ajoute-t-elle.
Le Sénégal a adopté une approche multisectorielle pour répondre aux enjeux du changement climatique et de la malnutrition, en intégrant progressivement le genre dans ses politiques et programmes. Les cadres stratégiques clés tels que la Politique nationale de développement de la nutrition (Pndn) et le Plan stratégique multisectoriel de nutrition (Psmn), orientent leurs actions vers les femmes et les enfants en s’appuyant sur des données ventilées par sexe.
Il est essentiel de poursuivre les efforts pour renforcer l’intégration du genre, du climat et de la nutrition dans les politiques et programmes, et pour promouvoir la convergence entre ces différents secteurs. «Les données participent à mieux asseoir les politiques mises en place pour les changements climatiques. Et il est clair que dans nos politiques, le genre entre en compte. Parce que les femmes constituent le maillon le plus vulnérable.» Une synergie des actions est, selon elle, nécessaire pour mieux cerner la question du changement climatique qui impacte aussi bien les femmes que les jeunes.
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