Le Sénégal appelle à un renforcement du Fonds spécial sur les pertes et préjudices, et invite toutes les parties à la mobilisation pour des décisions fortes sur le financement climatique, a déclaré, mardi, le ministre sénégalais de l’Environnement et de la tran­sition écologique, Daouda Ngom.

M. Ngom intervenait ainsi à l’occasion du haut segment mi­nistériel de la 29e session de la Conférence des parties (Cop29) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc). Cette conférence, qui se déroule (11-22 nov) à Bakou, en Azerbaï­djan, est dédiée cette année à la finance climatique, un des pi­liers de l’action climatique mondiale.

«Nous comptons sur son renforcement durant cette session dédiée à la finance climatique», a souligné Daouda Ngom à l’Aps, lors de cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs délégations ministérielles de pays membres.

Il a indiqué que «le Sénégal invite toutes les parties à la mobilisation pour des décisions fortes sur un financement climatique adéquat et accessible, basé sur la subvention conséquente pour l’adaptation, les pertes et dommages (…)».
Le but recherché est «d’aller vers une transition juste, équitable et résiliente, tout en donnant une rémunération adéquate aux transactions carbone venant des pays en développement par la fixation d’un prix plancher», a-t-il précisé.

Il estime que «cet accompagnement pour permettre aux pays à faible capacité d’adaptation de rester dans le concert des nations donnera plus d’impulsion collective pour l’engagement global de la neutralité carbone d’ici 2050».

Adopté lors de la Cop28 à Dubaï, le Fonds pertes et dommages est conçu pour répondre aux pertes et dommages irréversibles subis par les pays dits en développement en raison des impacts du changement climatique. Il est évalué à environ 712 millions de dollars de promesses.

Daouda Ngom a souligné que l’adoption du Fonds spécial sur les pertes et préjudices a germé comme une lueur d’espoir pour de nombreux pays impactés par les effets extrêmes du changement climatique.

En guise d’exemple, il a relevé que le Sénégal a mobilisé, ces derniers mois, via son budget, plus de 30 milliards de francs Cfa, pour minimiser les pertes liées aux inondations et accompagner les sinistrés, tout en faisant face à des pertes d’habitats et d’infrastructures le long de ses 718 km de côtes.

Il a rappelé que «les pays en développement sont désormais soumis à l’obligation de planifier un développement socioéconomique inclusif et durable avec des investissements pouvant être annihilés par un événement climatique extrême».

«Nos pays sont obligés de s’endetter pour faire face à des pertes et préjudices qui surviennent régulièrement. Cette situation n’est pas juste et doit être corrigée dans la nouvelle décision sur la finance», a-t-il encore souligné. Il estime que «l’heure est à l’action» avec des financements accessibles et simples.

«Les financements et leur accessibilité doivent être simples et rapides pour la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national (Cdn), des Plans nationaux d’adaptation (Pna) et des autres initiatives visant à renforcer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre les pertes et dommages climatiques», a-t-il suggéré.

Le ministre de l’Environ­nement et de la transition écologique a relevé que le chemin parcouru de Rio 92 à Bakou est long, parsemé de défis. Mais il se réjouit de voir que ces trente-trois années d’endurance «nous persuadent que la crise climatique devra être gérée dans l’épreuve de conjonctures».

Il a appelé l’Humanité «à agir vite et bien», pour ne laisser en rade aucun pays. «L’avenir radieux que nous voulons et la survie de l’espèce en dépendent», a-t-il soutenu.