Lutte contre les hépatites : L’association Safara hépatites sensibilise les autorités de la santé

La prise en charge des hépatites reste un véritable défi de santé publique à cause des problèmes de ressources et de la cherté de la prise en charge. Par Abdou Latif MANSARAY
– La Journée de l’hépatite a été célébrée par l’association Safara hépatites du Sénégal, dirigée par Mme Fatou Nguirane Faye. En vérité, les hépatites sont en train de prendre de l’ampleur dans le pays du fait de la cherté de la prise en charge coûteuse. «La prise en charge est extrêmement coûteuse dans la mesure où ce n’est pas un traitement à courte durée, mais plutôt un traitement à longue durée. En effet, tous les 6 mois, le patient peut dépenser près de 100 mille francs. Donc, vous pouvez imaginer combien le patient va dépenser pendant l’année. Cette prise en charge est donc extrêmement coûteuse. D’où l’importance d’attirer l’attention du ministère de la Santé et du Programme national de lutte contre les hépatites, afin qu’ils essaient de trouver des solutions pour faciliter l’accès aux soins pour les patients», expose Mme Faye.
En présence du directeur de la Santé, Ousmane Cissé, Mme Nguirane Faye insiste sur le danger que constituent les hépatites. «C’est une maladie qui peut parfois être incurable, mais il ne faut pas dire que c’est une maladie incurable, car certaines personnes en guérissent. Il y a la phase aiguë où des gens éliminent le virus grâce à leur système immunitaire. Il faut simplement savoir qu’il s’agit d’une maladie qui doit être suivie, et le suivi est essentiel pour éviter d’atteindre le stade de la cirrhose ou du cancer du foie. Toutefois, la prise en charge ne se limite pas à Dakar. J’espère que cela sera un problème à résoudre, car nous savons que la maladie touche l’ensemble du pays. A travers le projet que nous avons au sein du Service des maladies infectieuses et tropicales, nous avons établi une carte graphique qui montre nettement que la maladie ne se limite pas à Dakar, mais concerne toutes les régions du Sénégal», ajoute-t-elle.
En écho, Ousmane Cissé, directeur de la Santé, insiste sur l’importance de la sensibilisation. «Car cette pathologie engendre de nombreuses complications pour nos populations. Agir sur la prise en charge, qu’il s’agisse de la prise en charge curative ou préventive, est une priorité pour l’Etat du Sénégal. Il est essentiel de réduire l’incidence de cette maladie chez nos populations et de prendre en charge efficacement et rapidement cette pathologie chez les sujets atteints», note-t-il. Il ajoute : «Grâce aux efforts menés par l’Association de lutte contre l’hépatite, mais surtout par les services de l’Etat qui ont l’obligation d’assurer la prise en charge, je pense notamment au Service des maladies infectieuses et tropicales dirigé par le professeur Seydi (Moussa), ainsi qu’à d’autres services, il est essentiel de continuer à avancer.»
Malgré les efforts, il reste autant de défis à relever. «Nous faisons face à des défis. Je commencerai par parler des avancées avant d’aborder les défis, car il est important de souligner que nous avons fait des progrès significatifs, notamment au niveau supranational avec l’Institut panafricain de lutte contre les hépatites, où le Sénégal est en position de leader dans ce domaine. Nous avons également mis en place des campagnes de vaccination, en particulier la vaccination systématique pour les nouveau-nés et les nourrissons, ainsi qu’un dépistage systématique pour le don de sang, qui est effectif depuis 1982 pour l’hépatite B et depuis 2010 pour l’hépatite C. Des efforts ont été fournis pour permettre l’éradication de cette maladie», explique Dr Cissé. Quid des défis ? «Il y a un manque de ressources sur plusieurs aspects. La qualité des soins dépend de trois piliers : la disponibilité des médicaments, dont la présidente de l’association des hépatites vient de parler. Bien que les médicaments soient subventionnés, ils ne sont pas gratuits, et leur coût peut être un obstacle à l’accessibilité. Nous faisons face à des problèmes d’infrastructure, d’équipement, et de ressources humaines qualifiées, et cela sur l’ensemble du territoire national, même si le déploiement commence à s’étendre au-delà de Dakar.»
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