C’est un combat aussi vieux que le monde du travail. Mais, les femmes continuent à réclamer plus de justice et d’équité, notamment dans le traitement salarial. Par Justin GOMIS –

La lutte des femmes est un rappel historique : un monde du travail juste, équitable et sans violence, aussi bien pour les femmes que les hommes. C’est le souhait du Comité national des femmes travailleuses de la Cnts, qui a élaboré un document qu’elles comptent présenter aux autorités en vue de mettre un terme aux inégalités et à la violence dans le monde du travail. «Ce qui nous réunit a pour but de partager un draft de document de politique de genre que le Comité des femmes de la Cnts a élaboré et que nous voulons partager avec les présidentes des unions régionales des 14 régions et les présidentes des 125 syndicats affiliés à la Cnts. On veut partager ce document et un mémorandum élaboré par le comité aussi, en collaboration avec le programme Hémistiche, que nous allons partager avec les femmes pour la validation des autorités afin que la violence dans le monde du travail soit éradiquée», explique Aïssatou Touré Sow, présidente du Comité national des femmes travailleuses de la Cnts. Un monde du travail juste et exempt de violence est possible ? «Cela pourrait inciter les gouvernants à ratifier la Convention 190 de l’Oit qui a été adoptée depuis juin 2019 mais que le Sénégal tarde à ratifier», dit-elle. Elle a espoir qu’un monde du travail juste, équitable et sans violence pour les femmes et les hommes est à portée de main, même s’il reste encore des combats à gagner. Une démarche fortement appréciée par Kary Fall, responsable au niveau du Syndicat libéral belge et partenaire de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal. «Nous travaillons pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Le Comité des femmes a une belle vision sur les changements qu’elles aimeraient apporter. Notre appui est conséquent parce que ce sont des causes nobles, ça rejoint nos valeurs communes. Il est important d’arriver à un leadership féminin, à voir des femmes renforcées, qui ont les mêmes chances que les hommes dans le milieu du travail», a-t-elle dit. Selon Mme Sow, les inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde du travail sont évidentes. Et ce sont les femmes qui sont les plus lésées dans cette situation. Pour elle, c’est une injustice qui doit impérativement connaître un terme. «Quand les hommes et les femmes exécutent le même travail, il ne doit pas y avoir de déséquilibre ou de notion de pouvoir non équilibrée. Dans le milieu du travail, on est tous liés par des contrats de travail avec des tâches bien précises. Il ne doit pas y avoir de différences, ni au niveau salarial ni au niveau du traitement», a-t-elle martelé. C’est toute la pertinence de ce mémorandum que le Comité des femmes de la Cnts a constitué pour amener les autorités à ratifier la Convention 190 de l’Organisation internationale qui veut un monde du travail exempt de violence et de harcèlement concernant autant les hommes que les femmes. Car, il n’y a pas que les femmes qui sont dans cette situation. «C’est vrai que cette cause est portée par les femmes parce qu’elles sont vulnérables, mais les hommes sont aussi considérés. On parle de harcèlement et de violence. Les hommes sont autant victimes que les femmes dans les milieux du travail. Seulement les femmes sont plus vulnérables parce qu’elles font face au harcèlement sexuel. Il faut que les femmes prennent ce combat à bras-le-corps dans leurs lieux de travail», a-t-elle expliqué. C’est dans ce sens qu’elle appelle à l’unité pour lutter contre ce phénomène. «Nous appelons tous les hommes à se joindre à cette cause, parce qu’ils font aussi face à des violences financières, verbales et même physiques», a-t-elle ajouté. Pour Mme Sow, les femmes sont plus que «déterminées à soutenir ce combat parce qu’elles sont beaucoup plus vulnérables» que les hommes. Evidemment !
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