Des journalistes des radios communautaires, venus surtout de l’intérieur du pays, sont formées sur le traitement des questions liées aux Mutilations génitales féminines (Mgf) afin qu’ils puissent sensibiliser les populations locales, grâce à leur pouvoir de vulgarisation auprès des communautés qui pratiquent encore les Mgf. «Il est important, grâce à l’argumentaire religieux et médical que le pays a pu développer, de faire comprendre à cette population que cette pratique porte atteinte à l’intégrité physique de la personne et viole ses droits», a dit Lydie Kabou Sanka. D’après la coordonnatrice du Programme violences basées sur le genre à Unfpa Sénégal, même si la baisse reste très faible, la pratique a cependant reculé ces dernières années de 5%. «Actuellement, le taux de l’excision est à 13,6%. Grâce à leur plan d’actions, les journalistes vont nous aider, surtout dans les zones à forte prévalence, à sensibiliser davantage les populations pour les amener à abandonner ces pratiques néfastes», a fait savoir Mme Sanka. Les régions à forte prévalence aujourd’hui sont Matam, Saint-Louis, Kolda, Ziguinchor, Kédougou, Sédhiou et Tambacounda. «Si le taux national est de 13,6%, dans ces régions il avoisine les 40 voire 50%», renseigne Mme Sanka. Madame Dukureh, directrice de Safe hands for girls, une organisation gambienne de lutte contre l’excision des femmes et le mariage des enfants, explique son engagement dans ce combat : «On m’a excisée quand j’avais une semaine. C’était la tradition dans ma famille qui l’a arrêtée maintenant grâce à mon engagement contre ce fléau. On m’a forcée et mariée alors que j’avais juste 15 ans», confie Madame Dukurey, par ailleurs nominée prix Nobel de la paix 2017 grâce à son engagement contre les Mgf. Journaliste à Fem Fm, Coumba Ba, animatrice d’une émission de santé, se dit maintenant prête à s’engager contre les Mgf. «Je sais maintenant comment aborder la question de l’excision sans retenue.»
kasonko@lequotidien.sn
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Merci pour votre article et le relais de lutte contre les mutilations féminines. Plasticienne engagée, j’ai réalisé une oeuvre sur le sujet des mutilations sexuelles intitulée « Infibulation », que j’ai pu présenter à 400 lycéens français pour la Journée des Femmes 2018. Le dialogue fut incroyable avec des élèves qui découvraient cette pratique barbare.
Quand l’art permet de parler directement des MGF et d’ouvrir le débat.
A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/blog-page.html
Mais aussi une oeuvre plus pudique intitulée « Noli me tangere » sur l’inviolabilité du corps de la femme : https://1011-art.blogspot.fr/p/noli-me-tangere.html