30 professeurs issus des différentes universités sénégalaises ont bénéficié d’une session formation sur le renforcement de la paix, la résilience et la prévention de l’extrémisme violent. L’objectif principal de la formation au niveau du pays est donc de former des maîtres de conférence ou des professeurs qui, à leur tour, formeront des jeunes et d’autres enseignants chercheurs au niveau universitaire sur la consolidation de la paix, la résilience et la prévention de l’extrémisme violent ; en mettant l’accent sur l’intégration de ce thème dans le curriculum, et l’application de la pédagogie transformationnelle.
Dans sa note introductive, le représentant du directeur de l’Unesco/ Dakar a indiqué que dans beaucoup de pays africains, les jeunes sont exposés aux risques de violence et d’extrémisme sous de nombreuses formes et manifestations. Ainsi, pour asseoir un climat apaisé, il est impératif de passer par l’éducation en mettant l’accent sur l’application d’une pédagogie transformationnelle.
Le travail de l’Unesco dans la consolidation de la paix, la résilience et la prévention de l’extrémisme de la violence, à travers le domaine de l’éducation en Afrique, est guidé par l’Agenda 2063, Cesa 2016 à 2025 ainsi que le Programme et cadre d’action Education 2030, notamment la cible 4.7 de l’Objectis de développement durable (Odd 4 sur l’éducation), qui appelle les pays «d‘ici 2030, à veiller à ce que tous les apprenants acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, y compris, entre autres, les droits de l’Homme, l’égalité des sexes, la promotion d’une culture de paix et de la non-violence, la citoyenneté mondiale et l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable».
C’est avec cette préoccupation que le gouvernement du Japon a soutenu l’Unesco, ces quatre dernières années, dans le domaine de la consolidation de la paix et de la Pev.
L’objectif principal du projet est la consolidation de la paix, le renforcement de la résilience et la prévention de l’extrémisme violent par l’éducation (Pev-E) pour les jeunes à travers le développement des enseignants, afin de créer une opportunité pour les jeunes à embrasser les valeurs de la paix tout en prévenant les extrémismes violents grâce à l’éducation et au renforcement de capacités des enseignants.
Pour Saliou Sall, responsable de l’Institut international de renforcement des capacités en Afrique (Iicba), le projet est ancré sur la reconnaissance du rôle des enseignants dans l’offre d’une éducation de qualité conforme aux objectifs de développement durable (Odd) comme indiqué à la fois dans (Onu 2015) et dans la Déclaration d’Incheon sur le cadre Education 2030 (Unesco 2015).
Le choix des pays du Sahel pour la prévention résulte du fait que, selon lui, le Sahel et ses pays environnants sont parmi les zones les plus gravement touchées. De plus, les conflits dans ces pays ont entraîné un afflux massif de réfugiés dans les pays voisins et des déplacements dans les pays. Cela a radicalement modifié la composition démographique de la région et a gravement nui aux engagements mondiaux et régionaux visant à améliorer la qualité de l’éducation en Afrique.
A court terme, pour Guillaume Husson, Représentant Directeur Unesco à Dakar, ce projet répond à ces défis urgents et inattendus dans la région et tente de les atténuer en poursuivant les objectifs mondiaux et régionaux de fournir une éducation de qualité. Pour lui, l’initiative sert également d’intermédiaire pour atteindre des objectifs à long terme, notamment la consolidation de la paix dans la région, la mise à disposition de ressources humaines de qualité sur le marché du travail et le renforcement des capacités des principaux acteurs de l’éducation.
Par Badé SECK – bseck@lequotidien.sn