Le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) nage en eaux troubles. La faute ? A une «gestion fortement décriée par les opérateurs économiques» si on en croit l’Union des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois/jappo). «Le Cosec ne devrait pas servir à ne financer que des voyages coûteux et des séminaires de formation», a lancé le secrétaire général de l’Unacois/jappo hier lors d’un point de presse. Pour Alla Dieng, une partie du budget de l’institution, qui est issu des prélèvements de 0,4% des produits importés, devrait servir comme péréquation pour le coût des denrées alimentaires de première nécessité quant à leur transport vers l’intérieur du pays.
Selon M. Dieng, «cela pouvait participer à niveler les pouvoirs d’achat des populations». Mais au lieu d’œuvrer pour une synergie des organisations patronales, le Cosec fait «de la ségrégation», explique-t-il. Ainsi, l’Unacois/jappo accuse le Cosec d’avoir pris position en faveur de l’autre tendance. «C’est nous qui détenons la légitimé de l’Unacois/jappo et jusqu’à ce jour, nous n’avons jamais reçu un kopek de cette institution. Probablement, elle a été arnaquée par des gens qui se réclament faussement de notre organisation et se partagent 400 millions par année», a informé M. Dieng. Qui demande à «l’Etat de prendre ses responsabilités» pour faire «la lumière sur la gestion du Cosec et le réformer».
Evoquant la réforme des Chambres de commerce, Alla Dieng informe qu’il y a un consensus autour du projet. L’Unacois qui ne voulait pas la transformation des Chambres de commerce régionales en délégations a obtenu gain de cause. Selon M. Dieng, les élections devraient avoir lieu dans le 2ème semestre de 2017. Il reste juste «l’onction de l’Assemblée nationale, la validation par la Cour suprême et les conclusions du groupe de travail pour déterminer le nombre de délégués et la date des élections sous forme de proposition».
Interpellé sur la situation des sinistrés du marché Sandaga, M. Dieng propose à l’Etat deux solutions : «Soit il prend ses responsabilités pour la reconstruction et la livraison du marché dans les meilleurs délais soit il donne le feu vert aux ex occupants pour qu’ils prennent en charge sa réhabilitation. Non seulement la conception architecturale sera respectée, mais aussi les retombées économiques destinées à la mairie seront assurées».
Commentant la récente hausse du prix du sucre, M. Dieng explique : «Dans un marché libéral, la loi de l’offre et de la demande est toujours maîtresse des lieux, mais cela ne peut dédouaner nullement la mission de l’Agence de régulation des marchés». Ainsi, l’Unacois demande à la Compagnie sucrière sénégalaise de multiplier ses points de vente, surtout dans les régions, pour faciliter l’approvisionnement du sucre dont 61% sont consommés par Dakar et Diourbel pour respectivement 36,3% et 24,7%. Et pour l’huile, le «retour à la normale sera effectif dès la semaine prochaine», informe M. Dieng qui explique la tension par le fait «qu’il n’y avait pas assez d’importation de la Côte d’Ivoire et de la Malaisie».
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