Le Cng de lutte avait pris le taureau par les cornes en «musclant» le règlement concernant les retards notés lors des grands combats. Mais avec ce qui s’est passé dimanche soir à l’Arène nationale, lors du combat Eumeu Sène-Sa Thiès qui s’est terminé au-delà de 23 heures, il y a urgence à ressortir le bâton. Par Amadou MBODJI –

«Les organisateurs pouvaient au moins nous dire que c’est un combat nocturne, sinon je n’aurais pas quitté chez moi vers 14h.» Ces propos d’un amateur-chambreur résument l’ambiance de déception liée au début tardif du combat Eumeu-Sa Thiès, dimanche à l’Arène nationale.

C’est en effet à 22h 38 précises que l’arbitre a sifflé le début d’un combat qui a pris fin au-delà de 23 heures. Un «record» qu’il faut imputer aux organisateurs qui n’ont rien fait pour se mettre à l’heure et permettre aux spectateurs de rentrer plus tôt que prévu. A l’image de ce face-à-face entre Balla Gaye 2 et Tapha Tine dont on pouvait vraiment se passer pour un choc prévu en… juillet prochain.

Victorieux de Sa Thiès : Eumeu «maire» de Guédiawaye

Si on y ajoute les combats préliminaires qui ont tiré en longueur, on comprend pourquoi les amateurs étaient partagés à la fin : un beau spectacle servi par les deux lutteurs, mais plombé par un retour nocturne à la maison, avec toutes les conséquences liées à une insécurité grandissante.

Evidemment, il va s’agir maintenant de situer les responsabilités. Le jeune promoteur, Fallou Ndiaye, n’y va pas par quatre chemins pour désigner en premier lieu le Cng de lutte.

«Je pense que le Cng doit prendre ses responsabilités pour appliquer le règlement dans toute sa rigueur. Si on impose aux petits lutteurs de ne pas faire leur chorégraphie s’ils arrivent en retard, cette mesure devrait s’appliquer lors des grands combats. Tout le monde a vu que Sa Thiès et Eumeu Sène sont arrivés en retard. Ils se sont pointés à 18 heures passées de quelques minutes. Le Cng a le pouvoir d’imposer le règlement dans toute sa plénitude. Le règlement c’est le règlement, ça doit être respecté», martèle notre interlocuteur.
Une transition toute trouvée pour justement parler du règlement que le Cng avait mis sur la table en janvier 2023.

Où est la circulaire qui fixe le début du grand combat à 19 heures ?
Ayant constaté de l’indiscipline et des retards inacceptables, surtout lors des grands combats, l’instance, à travers une note circulaire, a pris de nouvelles mesures pour faire respecter le timing lors des galas de lutte.

Hommage – Gaston Mbengue inhumé hier à Yoff : Un «gros cachet» de témoignages !

C’est ainsi que l’instance a décidé de faire débuter les grands combats à 19 heures précises. Sous réserve d’une suspension infligée aux lutteurs fautifs. Et parmi ces décisions, il y a une mesure forte concernant les sanctions à l’encontre des lutteurs qui dépasseront le temps réglementaire pour la préparation mystique. «Tout lutteur qui aura dépassé son temps de préparation après 10 minutes autorisées pour le grand combat, paiera sur son reliquat, 10 000 Cfa par minute pour les premières 10 minutes, 20 000 Cfa par minute à partir de la 11ème minute et 30 000 Cfa à partir de la 21ème minute. Les pénalités financières s’arrêtent à la 30ème minute», peut-on lire.

«Au-delà des 30 minutes supplémentaires, le lutteur concerné écopera d’une suspension d’office allant de 6 mois à 3 ans ferme», poursuit le document. Qui annonce une autre grosse décision prise par Bira Sène au sujet de l’heure du début du grand combat. «La durée du grand combat de lutte avec frappe est de 2 fois 10 minutes, avec une pause de 3 minutes, et au besoin une prolongation de 5 minutes. La durée d’un combat préliminaire est de 2 fois 5 minutes, avec une pause de 2 minutes et au besoin une prolongation de 3 minutes.»

Aujourd’hui, apparemment toutes ces décisions sont rangées dans les tiroirs, si on se fie aux excès constatés dimanche à l’Arène nationale. Occasion donc pour le Cng de les ressortir et de les appliquer à la lettre. C’est aussi simple que ça !
ambodji@lequotidien.sn