C’est la tendance depuis quelques années. Les promoteurs zappent les télévisions pour opter pour le «Pay-per-view». Une plateforme de diffusion monétisée qui crée cependant des difficultés et que dénoncent les amateurs, surtout ceux des régions qui réclament «la lutte en direct à la télé». Et pour ne pas aller chercher loin, ils lancent un appel au média public, la Rts. Par Amadou MBODJI – 

C’est un fait rare : les amateurs de lutte ont eu droit à deux combats à forte audience, à l’intervalle de 24 heures, samedi et dimanche. Un double évènement qui a tenu toutes ses promesses au niveau spectacle, mais aussi sur le plan financier, avec une Arène nationale qui a fait le plein ce week-end. Mais qu’en est-il des téléspectateurs qui attendaient sur le petit écran les images en direct de ce «Festival», organisé par Albourakh Events ? Dommage pour eux, le «Pay-per-view» est passé par là. Poussant certains amateurs, surtout ceux des régions les plus exposés à des problèmes de connexion, à s’offusquer de l’introduction de cette plateforme de diffusion monétisée qui, selon eux, «ne profite qu’aux promoteurs».
Poussant les férus de lutte à se rabattre sur les radios.

Doudou Diagne Diécko : «Tout le monde connaît ma position sur le Pay-per-view, mais…»
Comme alternative, certains férus de lutte qui ont joint Le Quotidien, estiment que seule la Télévision nationale (Rts) peut les «sauver» en co-organisant de grands combats en direct, une ou deux fois dans la saison.

Joint par téléphone, le président des amateurs, Doudou Diagne Diécko, a tenu d’abord à faire un rappel : «Tout le monde connaît ma position sur le Pay-per-view. Je suis contre cette pratique pour plusieurs raisons.» Avant de relativiser : «Mais autant je comprends les soucis des amateurs, autant aussi je comprends les promoteurs qui mettent leur argent et qui sont obligés de trouver d’autres alternatives suite à l’absence de sponsors.»

«Si la Rts trouve un promoteur, dans un partenariat gagnant-gagnant…»
Quid de l’appel lancé à la Rts qui pourrait être une alternative pour permettre à ceux qui sont surtout à l’intérieur du pays de pouvoir vivre en direct les combats de lutte avec frappe ?

Notre interlocuteur approuve, mais tient d’abord à mettre les choses au clair concernant les relations entre les promoteurs et les télévisions. «Dans ce genre de partenariat, souvent les promoteurs se sentaient lésés, car les télévisions démarchaient parallèlement des sponsors à leur insu. Dans ce cas, il faut d’abord que les parties prenantes jouent franc jeu. Mais je suis partant à l’idée de recourir à la Rts qui a plus de moyens de couverture et à même de faire voir les combats en direct à travers tout le Sénégal et même au-delà.»

Mais selon Diécko, forcément cela nécessite une co-organisation. «Comme vous le savez, la Rts n’a pas de licence au Cng, donc elle ne peut pas organiser. Il faut qu’elle soit en partenariat avec un promoteur, mais avec des termes très clairs. Et je pense que si la Rts, qui est un service public, trouve un promoteur, ensemble ils peuvent démarcher des sponsors pour offrir aux Sénégalais de grands combats, en direct, une ou deux fois la saison. L’essentiel pour la Rts, c’est de trouver un promoteur, dans un partenariat gagnant-gagnant. Car effectivement les amateurs sont fatigués parce que coincés entre le Pay-per-view, le problème de connexion et la cherté des billets.»
ambodji@lequotidien.sn