A peine un mois et deux semaines après son arrivée à la tête du Département des sports, Lat Diop va-t-il se taper son premier conflit avec les acteurs du sport ?
En tout cas, sa sortie lundi devant les députés n’a pas l’heur de plaire aux promoteurs de lutte. En effet, répondant aux questions sur la maintenance de nos infrastructures sportives, le nouveau patron du sport sénégalais a lancé un avertissement aux acteurs de la lutte sur l’utilisation à titre gracieux de l’Arène nationale.
«L’utilisation de l’Arène nationale ne peut continuer à se faire à titre gracieux», a avoué le ministre des Sports, interpellé à ce propos par les députés. Selon lui, avec tous ses énormes frais de fonctionnement pris en charge par le Département des sports, il n’est plus possible de mettre gracieusement cette infrastructure à la disposition des promoteurs de lutte qui font des millions de recettes. «Des concertations seront menées avec toutes les parties pour une révision complète des règles de fonctionnement de l’Arène nationale», a annoncé Lat Diop qui informe également qu’il sera «procédé à la nomination d’un directeur à temps plein».
Une sortie qui n’a pas plu à Pape Abdou Fall. Le président de l’Association des promoteurs de lutte dit ne pas cautionner la démarche du ministre des Sports qui, selon lui, devait rencontrer au préalable les acteurs de la lutte, avant de faire ce genre de déclaration à l’Assemblée nationale.
«Personnellement, je pense cette sortie du ministre est maladroite. Elle n’est pas élégante parce que l’idéal, en tant que nouveau patron du sport sénégalais, aurait été de venir rencontrer d’abord les différentes composantes de la lutte, prendre connaissance de leurs préoccupations, échanger, partager avec elles sur les objectifs visés», a fait savoir Pape Abdou Fall, joint hier par téléphone. Et qui s’empresse de préciser : «les promoteurs n’ont jamais dit qu’ils sont contre le paiement de la location du stade. Mais ce qui est primordial, c’est la démarche. Quand tu viens dans un nouveau Département, le premier acte à poser, c’est les prises de contact et dégager des perspectives», insiste le président des promoteurs.
Pape Abdou Fall dit espérer qu’une rencontre sera organisée pour discuter des vrais problèmes de la lutte sénégalaise.
«En tout cas, nous sommes disposés à discuter avec les autorités pour l’avenir de ce sport qu’on adore tous», a-t-il conclu.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn