Pour rendre compte de l’utilisation de l’argent retiré du reliquat des lutteurs suite à des sanctions financières, le président de l’Association des amateurs de lutte, Doudou Diagne Diécko, estime que, pour plus de transparence, le Cng devrait tenir une Assemblée générale d’informations afin d’en expliquer l’utilisation. C’est la meilleure manière, selon lui, de mettre fin à la polémique. Cette question a été remise au goût du jour après la lourde sanction financière dont a fait l’objet Lac 2 suite à son combat perdu face à Modou Lô.

Quel commentaire faites-vous au sujet des 7 millions défalqués sur le reliquat de Lac 2 par le Cng de lutte ?
Je dirais que c’est le règlement qui a été appliqué au lutteur fautif. C’est ce qui a valu à Lac 2 de se faire ponctionner de l’argent sur le reliquat de son cachet par le Cng. Il a fait l’objet d’une sanction financière pour n’avoir pas suivi à la lettre le règlement. En s’engageant dans ce combat, il savait les sanctions encourues en cas de faute. Tout ce qui est interdit est contenu dans un règlement mis à la disposition du lutteur avant son combat. Chaque lutteur sait à quoi s’en tenir. Si Lac 2 n’avait rien fait, son argent ne serait pas ponctionné. Il n’y a pas plus informées sur le règlement que les écuries. Mais il suffit qu’un des leurs fasse l’objet de sanctions pour que tout le monde crie à l’injustice.

Justement, pour mettre fin à la polémique, qu’est-ce qui empêche le Cng de rendre compte à l’opinion sur l’utilisation de cet argent tiré des sanctions financières appliquées aux lutteurs ?
Je vous informe que cela fait longtemps qu’on pose ce débat. Ça fait longtemps qu’on demande à ce qu’on élucide par des chiffres la destination de l’argent tiré des sanctions financières appliquées aux lutteurs. Cela fait 12 ans que je le réclame. Les Sénégalais sont témoins de ce je dis.

Et pourquoi votre demande n’a pas eu de suite ?
C’est parce que les responsables du Cng disent qu’il ne faut surtout pas compter sur eux pour rendre compte de la manière dont l’argent est utilisé. Ils disent ne rendre compte qu’au ministre (des Sports). Ils disent se baser sur l’arrêté ministériel qui leur impose une telle démarche. Mon sentiment est qu’ils devraient tenir une Assemblée général d’informations pour mettre fin à la polémique.

Pourtant, le ministre des Sports, Matar Ba, invité de nos confrères de Sunu Lamb il y a quelques mois, avait promis de rendre public le bilan financier du Cng…
C’est l’occasion pour vous les journalistes de relancer le ministre des Sports par rapport à ce débat. En tout cas, tout le monde connaît ma position sur ce problème. J’ai toujours réclamé la publication de ce bilan. Maintenant c’est aux autres acteurs de la lutte d’en faire autant. Je le répète, il faut que le Cng tienne une Assemblée générale d’informations comme le stipule le règlement. Le football, les courses hippiques… tous le font.
Maintenant s‘ils disent qu’ils ne le feront pas, ce n’est pas notre problème, c’est le problème de l’Etat.

Est-ce qu’on peut se montrer optimiste de connaître une belle saison de lutte après celle vécue l’année dernière qui n’a vu aucun ténor descendre dans l’arène ?
J‘en appelle à une solidarité autour de la lutte. Je demande aux lutteurs de faire montre de plus de discipline, de fair-play et d’être respectueux envers les amateurs que nous sommes. Le début tonitruant de la saison fait que cela augure d’une bonne année de lutte.

Quelles solutions pour faire revenir plus de sponsors dans la lutte ?
Nous sommes parvenus à convaincre des sponsors à mettre leurs billes dans la lutte. Nous travaillons à ce que d’autres sponsors viennent se joindre à eux pour soutenir la discipline. Nous faisons entrer de l’argent dans Orange et Tigo. Je dirais que ces opérateurs de téléphonie ont même l’obligation de réinvestir une partie dans la lutte. Au Mali, Orange avait signé des partenariats pour la construction d’infrastructures sportives comme le Palais des Sports.

Comment se passe votre présidence à la tête de l’Association des amateurs ?
Il faut renvoyer cette question aux amateurs. Ils sont les mieux placés pour juger de ce que nous faisons. Je puis vous garantir qu’on fait de notre mieux pour essayer de faire avancer les choses.