La lutte contre l’émigration clandestine continue de plus belle. Pour mettre fin à ce phénomène qui a pris des proportions inquiétantes, l’Union européenne a déboursé 26 milliards de francs Cfa par l’intermédiaire de son Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique. Une somme qui a permis de financer le programme «Tekki fii» ou développer l’emploi, programme destiné à promouvoir l’emploi des jeunes à travers l’amélioration de l’offre de formation et d’insertion professionnelles et le développement de la demande par la mise à niveau des entreprises dans des secteurs à fort potentiel.

«Le programme ‘’Tekki fii’’ ou développer l’emploi au Sénégal» promeut l’emploi, en particulier des jeunes, via l’amélioration de l’offre de formation et d’insertion professionnelles et le développement de la demande par la mise à niveau des entreprises dans des secteurs à fort potentiel.
Financé à hauteur de 26 mil­liards de F Cfa par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, dont l’objectif est d’œuvrer pour la stabilité et de lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière et le phénomène des personnes déplacées en Afrique, le programme, après un premier parcours dans le sud du Sénégal en novembre 2017, lançait hier à Saint-Louis sa deuxième caravane d’information où elle circulera respectivement à Saint-Louis, Matam et Louga. Dans ces différentes étapes, la caravane qui vise à promouvoir et valoriser les opportunités économiques locales et les réussites individuelles et proposer des alternatives à la migration irrégulière déroulera plusieurs activités (films, débats, concerts, pièces théâtrales). Ce programme qui travaille en étroite collaboration avec des structures comme l’Agence pour le développement et l’encadrement des Pme (Adpme) et le Bureau de mise à niveau (Bmn) offre ainsi des possibilités de formation professionnelle et de renforcement des capacités aux jeunes selon leur niveau de qualification et une mise à niveau aux entreprises dans des secteurs à fort potentiel tout en leur facilitant l’accès au financement.
Les résultats attendus à terme sont de renforcer le tissu d’entreprises locales, près de 40 entreprises ayant déjà été sélectionnées par le programme et bénéficient d’un appui du Bureau de mise à niveau ou de l’Adpme. Le programme entend également élargir l’accès équitable à la formation professionnelle, domaine dans lequel 375 maîtres d’apprentissage ont été sélectionnés pour améliorer les conditions de formation dans leurs ateliers. Dans ce cadre, 1 450 jeunes ont démarré une formation par apprentissage, 1 200 autres ont bénéficié de conseils à l’insertion, 6 unités mobiles de formation sont en cours d’acquisition et 250 migrants de retour sont suivis dans leur parcours de réintégration sociale et professionnelle. Il s’agira aussi d’accompagner les jeunes entrepreneurs vers l’accès au financement. Ces activités en phase de démarrage permettront de former 3 000 jeunes à l’entrepreneuriat et de faire bénéficier près de 800 d’entre eux d’un appui financier. Par ailleurs, il est prévu dans le cadre des activités de sensibilisation d’informer sur les opportunités économiques au Sénégal.
Selon Clarisse Liautaud, attachée du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne, le financement permet de mettre la question de l’emploi et de l’employabilité des jeunes au cœur du projet dans les régions ciblées. Pour elle, l’emploi passe par une bonne formation et c’est pourquoi le projet a choisi de travailler avec le ministère de la Formation professionnelle et les centres de formation professionnelle. Elle a fait savoir que le fonds peut accompagner les jeunes dans leurs projets professionnels. C’est ainsi que 12 mille d’entre eux seront accompagnés dans leur parcours d’insertion professionnelle, 250 entreprises dans leur développement, un millier d’entreprises dans leur formalisation car, souligne-t-elle, une entreprise bien structurée, bien formalisée est créatrice d’emplois.
A Saint-Louis où la caravane séjournera jusqu’au mercredi 11 avril avant de se rendre à Podor, Matam et Louga, plusieurs activités de sensibilisation sur le phénomène de l’émigration clandestine sont prévues.
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