C’est précisément le 15 septembre prochain que le mandat du Cng de lutte arrive à son terme. Mais dans un tel contexte, lié à la situation du ministère des Sports, toujours sans titulaire, et au flou autour du projet d’une Fédération, tout porte à croire que l’équipe de Bira Sène sera à nouveau prolongée. Par Hyacinthe DIANDY –

C’est en novembre 2020 que Ibrahima Sène, plus connu sous le nom de Bira Sène, a été nommé par Matar Ba, pour une durée de deux ans, président du Cng de lutte, en remplacement du Dr Alioune Sarr, qui aura passé 26 ans à la tête de la lutte sénégalaise.

Dressant la feuille de route de la nouvelle équipe dirigeante, l’ancien ministre des Sports avait insisté, entre autres missions, sur «la mise en place d’une Fédération nationale de lutte. L’amélioration du statut du lutteur, du manager et du promoteur. La formalisation des écuries en associations, l’organisation, de façon périodique, d’un Festival national de lutte. L’entrée de la lutte aux Jeux Olympiques. La reconversion professionnelle des pratiquants par la mobilisation des potentialités économiques et sociales. La prise de mesures nécessaires pour une participation, sous une forme ou une autre, de la lutte sénégalaise à l’animation des prochains Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026».

Ayant remplacé le maire de Fatick à la tête du sport sénégalais, Yankhoba Diatara a tout de go prolongé, en janvier dernier, le mandat de l’instance dirigeante de la lutte pour 8 mois, soit en fin de saison 2022/2023. Une manière sûrement de permettre aux acteurs de la lutte de faire une évaluation par rapport aux missions assignées à leur structure. Et dans l’arrêté ministériel, Dia­tara, remplacé par la suite par le Premier ministre Amadou Ba, a réaffirmé une décision majeure qui stipule, en son article 2, que «le Cng a pour mission principale de mettre en place la Fédération sénégalaise de lutte dès la fin de son mandat». Et c’est précisément le 15 septembre prochain que cette prolongation prend fin officiellement.

Evidemment, la logique voudrait qu’une évaluation soit faite de ces 2 ans et 8 mois de la gestion du Cng ; avec au bout la mise sur pied d’une Fédération. Et aussi discuter de l’avenir de la structure d’exception. A savoir : est-ce qu’il faut encore jouer aux prolongations con­cernant le mandat du Cng ou aller directement vers une Fédération ?

Mais dans un tel contexte, lié surtout à la situation au ministère des Sports, toujours sans titulaire, et sous la tutelle de la Primature, il sera difficile d’aller vers des «assises» qui valideraient une Fédération. Sur­tout si on sait qu’une telle idée continue de diviser le monde de la lutte. Certains étant foncièrement contre l’idée d’une ins­tance fédérale.

Et même si entretemps, le sport sénégalais se trouvait un ministre titulaire, il lui serait difficile de «parrainer» en si peu de temps une Fédération qui ne semble pas arranger tout le monde.

Une saison à oublier !
Du coup, tout porte à croire que le mandat du Cng devrait à nouveau être prolongé. Ce qui serait tout bénéf’ pour Bira Sène et son équipe qui, il faut le reconnaître, n’ont pas du tout été gâtés cette saison.

Une saison à oublier car marquée par plusieurs reports de combats sur fond de polémiques entre les Vip, au sujet des blessures que certains jugent «diplomatiques», les saisons blanches des Vip, la violence et les saccages de l’Arène nationale. Sans compter l’essoufflement financier des promoteurs devenus les grands perdants.

Autant de faits malheureux et imprévus qui ont fini de «noircir» le bilan de Bira Sène, mais qui, contexte oblige, devrait pour­­suivre l’aventure avec son équipe… en attendant le tout nou­­veau patron du sport sénégalais.
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