Mesdames et Messieurs les juges
Vous êtes censés être la voix de l’équité, les gardiens impartiaux de la Justice et les protecteurs de la liberté. Mais lorsque vos décisions s’écartent du Droit, lorsque vos arrêts deviennent l’instrument de pressions politiques, d’intérêts cachés ou de calculs personnels, vous cessez d’être des juges : vous devenez les fossoyeurs de la confiance publi­que.
Rendez-vous compte de ce que vous sacrifiez : la dignité de vos fonctions, la paix des consciences, et surtout la liberté des citoyens qui ne demandent rien d’autre que d’être jugés selon la loi. Chaque fois que vous pliez le Droit pour plaire, chaque fois que vous taisez la vérité pour protéger, vous ébranlez les fondations mêmes de la Justice et trahissez le serment que vous avez prêté.
Une Justice qui n’est plus indépendante n’est qu’une caricature. Un juge qui ne dit pas le Droit devient complice de l’arbitraire. Et l’arbitraire est l’ennemi mortel de la liberté.
Souvenez-vous : vous ne tenez pas vos pouvoirs des gouvernants ni des puissants, mais du Peuple au nom duquel vous rendez vos décisions. C’est devant ce Peuple que vous serez jugés, bien plus sévèrement que dans vos prétoires.
Nous ne vous demandons pas l’héroïsme, mais la droiture. Pas la complaisance, mais le courage. Pas l’injustice, mais le respect strict et loyal du Droit. Car c’est à ce prix seulement que la Justice peut rester un pilier, et non une arme.
Ne sacrifiez plus la liberté des citoyens sur l’autel de la peur ou de l’intérêt. Redonnez à la Justice sa noblesse. Redonnez au Peuple sa confiance. Redonnez au Droit sa force.
Libérez Lat Diop Et remettez à Barthélemy la mairie de Dakar qu’il a gagnée par le suffrage universel direct.
Respectueusement, mais fermement à vous.
Malick Wade GUEYE
Citoyen sénégalais libre depuis Marseille