Aux yeux du chef de l’Etat, la presse doit revoir sa copie à propos du traitement qu’elle réserve à la lutte contre le coronavirus. Pour le Président Macky Sall, les médias ne doivent pas alarmer les populations et «noircir le tableau».
Le traitement fait de la lutte contre le coronavirus par la presse nationale n’agrée pas le chef de l’Etat. Et le Président Macky Sall a tenu à le déclarer hier au palais de la République. Devant un parterre d’experts venus prendre part au Conseil présidentiel d’évaluation de la riposte contre la pandémie à coronavirus, le président de la République n’a pas été tendre avec la presse quand il s’est agi, pour lui, d’apprécier la couverture médiatique de la «guerre» engagée par le pays contre le Covid. Dans son propos, indique Seneweb, le premier des Sénégalais n’a pas manqué de qualifier d’«alarmiste» le traitement que la presse réserve au combat que mènent les autorités contre la maladie à coronavirus à côté des agents de santé et autres professions intervenant dans le secteur médical.
En s’adressant à ses hôtes du jour au Palais de l’Avenue Léopold Sédar Senghor, le Président Macky Sall ne s’est pas empêché de marteler : «Il y a une couverture médiatique alarmiste.» Et le chef de l’Etat ne s’en est pas arrêté là, puisqu’il se livrera à une interpellation des médias. «Là, je lance un appel à la presse sénégalaise. Il ne sert à rien d’alarmer les populations et de noircir le tableau», fait remarquer Macky Sall. Lui-même demeure persuadé que «la situation du Sénégal n’est guère inconfortable comparée à tout ce qui se fait à travers le monde».
Le président de la République terminera son propos en annonçant une série de mesures arrêtées hier par le Conseil présidentiel d’évaluation de la riposte contre la pandémie à coronavirus et dont l’essentiel sera détaillé aujourd’hui, lors d’un point de presse, par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Aly Ngouille Ndiaye.
Je trouve que les journalistes sénégalais ne vont pas au fond des choses en ce qui concerne la pandémie au Sénégal. Résultat : ils se contentent d’analyser uniquement un nombre limité de chiffres : nombre de nouveaux cas, nombre de décès , nombre d’hospitalisation. Or, si ils s’intéressaient à d’autres statistiques et courbes et graphes, ils éclaireront davantage sur la situation critique du Senegal.
Pourquoi le ministère de la santé ne communique pas sur le Ro qui selon un expert se situe autour de 4 au Sénégal. De quoi s’agit il? Tous les pays cherchent à éviter que le R zéro (R0), ou taux de reproduction parte à la hausse. Mais en quoi est-il un élément ?
Le R0, ou taux reproduction de base d’un virus, permet de dire combien de personnes en moyenne sont infectées par une personne contaminée par ce virus. S’il est supérieur à 1, un malade va contaminer plus d’une personne et l’épidémie va progresser. S’il est inférieur à 1, les malades contaminent moins de personnes et l’épidémie régresse, voire disparaît.
Tout ça pour dire que Macky doit communiquer quotidiennement ce ratio s’il veut mettre fin au débat.
Autre chiffre qui montre qu’on va droit au mur : le nombre de tests effectués par jour ne dépasse pas 1000 et le nombre de nouveaux cas n’arrête pas d’augmenter. Le jour où l’on commencera à réaliser 20 000 tests par jour, soit 10 fois plus de tests, on recensera quotidiennement plus de 2000 cas par jour dans le pays.