Le verdict est tombé comme une levée de boucliers, mettant fin à un système de pillage constitué de frères et demi-frères ennemis issus d’un même recyclage politique de Senghor à Macky Sall, et traversant d’une marche suspecte les époques Diouf et Wade.
Le rideau vient de tomber sur le feuilleton politico-judiciaire qui a tenu le Sénégal en haleine pendant plus d’un an. Poursuivi pour les chefs d’inculpation de «faux et usage de faux sur des documents administratifs», «association de malfaiteurs», «escroquerie portant sur les deniers pu­blics», «détournement de deniers publics» et «blanchiment de capitaux», Khalifa Sall est condamné à cinq ans de prison ce vendredi.
Macky Sall «is back» après avoir brisé le rêve des «Karimistes» ; le revoilà qui récidive avec la manière et la méthode combien «Pou­tinienne» : Du grand art, une opération chirurgicale avec une précision qui surprend comme d’habitude aux non avertis.
Sans surprise, Macky Sall devient le dernier Khalifa d’un système venant de terminer sa rotation et son cycle de recyclage.
L’arme fatale du dernier Khalifa prend sa source dans son Code électoral voté par sa machine mécanique, sous l’impulsion de la loi n° 2017-12 du 18 janvier 2017, portant Code électoral, et son titre 1 avec ces articles qui ne peuvent être plus explicites :
Article L.31.
Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale :
1) les individus condamnés pour crime ;
2) ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (5) ans d’emprisonnement ;
3) ceux condamnés à plus de trois (3) mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six (6) mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus sous réserve des dispositions de l’article L.30 ;
4) ceux qui sont en état de contumace ;
5) les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les Tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ;
6) ceux contre qui l’interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction pénale de droit commun ;
7) les incapables majeurs.
Article L.32. –
Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq (5) ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés soit pour un délit visé à l’article L31, troisième tiret, à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un mois et inférieure ou égale à trois (3) mois ou à une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois (3) mois et inférieure ou égale à six (6) mois, soit pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200 mille F Cfa, sous réserve des dispositions de l’article L.30. Toutefois, les Tribunaux, en prononçant les condamnations visées au précédent alinéa, peuvent relever les condamnés de cette privation temporaire du droit de vote et d’élection.
Sans préjudice des dispositions de l’article L.31 et du premier alinéa du présent article, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai fixé par le jugement ceux auxquels les Tribunaux ont interdit le droit de vote et d’élection par application des lois qui autorisent cette interdiction.
Et de cette loi n° 2017-12 du 18 janvier 2017 portant Code électoral, s’y ajoute le système de parrainage dont le levier de fraude demeure la non-fiabilité des nouvelles et scandaleuses cartes dites biométriques, fabriquées à hauteur et la dimension d’un système de mafia finissant : 52 milliards F Cfa.
Cette guillotine électoraliste met fin également à un système et une génération de politiques ayant comme puissance et arguments de domination : Les fonds politiques, Caisses noires ou d‘avance.
Macky Sall est également dans l’obligation de rendre compte de sa gestion de nos ressources pétrolières, gazières, de la Caisse des dépôts et consignations, des rapports de l’Ige, de l’Ofnac, entre autres demandes du Peuple souverain. Oui, comme l’ancien Président de la France, Nicolas Sarkozy, le dernier Khalifa d’un système de spoliation de la République rendra compte parce que le monde a changé et le Sénégal aussi.
A bon entendeur, salut !
Le Président Abdoulaye Mamadou GUISSE
MCSS/FF – Candidat 2019 – contactmcss@yahoo.com