Alioune Tine relativise le qualificatif de «menaçant» collé au ton de Macky Sall, déclarant que ce qui s’est passé en mars ne se reproduira plus. Mais pour le fondateur d’Africa jom center, le président de la République est dans son rôle de tenir de telles paroles. «C’est une réponse par rapport à des déclarations qui sont faites. Ousmane Sonko fait des déclarations qui sont itératives. Donc, nous avons une réponse du berger à la bergère», a-t-il indiqué au «Jury du dimanche» sur IRadio. Il s’empresse, toutefois, de rappeler les différentes parties à la «retenue» puisque, à ses yeux, «cela n’est pas la solution et c’est une impasse». Selon le défenseur des droits humains, les autorités politiques n’ont pas encore pris la mesure de la gravité de la crise que nous avons passée. «C’est une crise extrêmement grave où nous avons vraiment touché les limites de fonctionnement de nos institutions publiques. Tous les partis politiques, toutes obédiences confondues, sont totalement passés à côté. Il nous faut tirer les leçons de cette crise. Les leçons de cette crise, ce n’est pas une question de revanche encore moins de montrer les gros bras, ni de menace. Je pense que cette attitude est très décevante. Ils n’ont pas compris, ils n’ont pas saisi», a-t-il déploré. Il considère plutôt que «cette crise nous donne une opportunité de faire une véritable introspection, de diagnostiquer ce qui n’a pas marché parce que ce pays était en train de basculer». Alioune Tine est par ailleurs revenu sur l’affaire Sonko-Adji Sarr. Au nom justement de la justice, il estime que le leader de Pastef doit répondre des accusations de viol. «Il faut que Sonko aille devant la justice. Nous en avons besoin», a-t-il dit.
Par Hamath KANE – hamath@lequotidien.sn