Réunis auprès des parlementaires Lrem, Emmanuel Macron s’est dit trahi par Alexandre Benalla. Il se serait déclaré prêt à s’exprimer sur l’affaire Benalla.

Dans l’affaire Benalla, «le responsable c’est moi», a affirmé hier Emmanuel Macron devant des députés de la majorité, fustigeant «la République des fusibles» et disant avoir ressenti les «actes du 1er Mai» de son collaborateur comme «une trahison», selon des propos rapportés.
«Ça n’est pas la République des fusibles, la République de la haine», a déclaré le chef de l’Etat, invité surprise devant des élus et plusieurs membres du gouvernement réunis à la maison de l’Amérique latine pour un pot de fin de session parlementaire des députés de la majorité Lrem-MoDem. «On ne peut pas être chef par beau temps. S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher. Je réponds au Peuple français», a ajouté le Président, alors que son silence depuis l’éclatement de l’affaire Benalla lui a été reproché par les oppositions.

«C’est moi qui ai confirmé la sanction»
«La République exemplaire n’empêche pas les erreurs. S’ils cherchent un responsable, le seul responsable, c’est moi et moi seul. C’est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla. C’est moi qui ai confirmé la sanction», a poursuivi le Prési­dent, toujours selon des propos rapportés, alors qu’à l’Assemblée comme au Sénat, des commissions d’enquête sont en cours.
«Personne dans mon cabinet n’a jamais été soustrait aux lois de la République. Jamais», a aussi assuré Emmanuel Macron, qui s’est exprimé pendant «une bonne demi-heure» devant «beaucoup» de monde, selon un élu. Au sujet de Alexandre Benalla, le Président a aussi affirmé ne pas oublier «qu’il a été un militant très engagé pendant la campagne», mais a dit avoir «ressenti les actes du 1er Mai comme une déception et une trahison».
Emmanuel Macron avait commencé son intervention avec une formule ironique : «Alexandre Benalla n’a jamais détenu les codes nucléaires, Alexandre Benalla n’a jamais occupé un appartement de 300 m2, Alexandre Benalla n’a jamais eu un salaire de 10 000 euros, Alexandre Benalla n’est pas mon amant.» Il a aussi «salué» le travail de la majorité au Parlement, en présence du chef de file du groupe Lrem, Richard Ferrand, de celui du MoDem, Marc Fesneau et du secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parle­ment, Christophe Castaner : «rarement une première année de mandat» n’avait été aussi «intense».

«Nous réussissons tellement bien collectivement…»
Richard Ferrand a invité de son côté les élus à être «les soldats de l’an II». «Nous réussissons collectivement tellement bien que nos oppositions s’agacent», a-t-il jugé, estimant que les élus de la majorité sortaient «plus unis» de cette affaire qui montre «la dureté du monde politique», selon des propos rapportés.
«Emmanuel Macron parle à Emmanuel Macron. La Répu­blique de l’entre-soi…», a dénoncé le chef de file des sénateurs Lr, Bruno Retailleau, à l’unisson de Eric Ciotti pour qui il «préfère s’expliquer dans l’entre-soi de sa petite caste plutôt que de donner les explications qu’attendent les Français». «Le vrai courage c’est de prendre ses responsabilités avant que la presse ne révèle le scandale et avant que la commission d’enquête ne découvre chaque heure des versions contradictoires», a raillé Olivier Faure (Ps). Ce «n’est pas devant Lrem que vous devez rendre compte mais devant le Peuple français», a réagi Sébastien Chenu (Rn).
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