L’élection présidentielle à la tête de la Fédération Malgache de Football (FMF), prévue en mars prochain, va être reportée. Selon nos informations, des émissaires de la Fifa et de la Caf sont attendus ces prochains jours. Une visite qui devrait aboutir à la dissolution de l’actuel Comité exécutif de la Fmf et à la mise en place d’un comité de normalisation.

Ces derniers mois, Madagascar avait plutôt bonne presse : Ahmad Ahmad, l’ancien président de la Fédération, avait détrôné Issa Hayatou de la présidence de la Confédération africaine de football (Caf), et la sélection nationale, longtemps engluée dans l’anonymat, a manqué d’un rien une qualification pour la phase finale du Cham­pionnat d’Afrique des Na­tions (Chan) mais reste en course pour disputer la Can 2019 au Came­roun.
Pourtant, alors que les Barea s’apprêtent à s’installer à Amiens du 19 au 26 mars, pour disputer deux matchs amicaux face au Togo (21 mars à Saint-Leu-la-Forêt) et au Kosovo (24 mars à Fran­conville), les remous actuels à la Fédération perturbent l’atmosphère.

Des candidats proches du président
L’élection à la présidence de la Fédération Malgache de Football (Fmf) était initialement prévue le 10 mars prochain, mais tout indique qu’on se dirige vers un report de plusieurs mois. Le processus électoral est en effet suspendu depuis le 2 février dernier, sur injonction de la Fifa.
Doda Andriamiasasoa, chargé d’assurer l’intérim à la tête de la Fmf durant la période transitoire, a pris goût à l’exercice. Mis en place par Ahmad Ahmad, toujours très influent dans les coulisses, An­driamiasasoa devait assurer l’intérim jusqu’à la prochaine élection.
Aujourd’hui, celui-ci souhaite poursuivre sa mission, avec le soutien d’une frange non négligeable de son Comité exécutif. Une position qui semble agacer Ahmad, lequel verrait d’un bon œil l’émergence de Briand Andrianirina, l’ancien président de la Fédération malgache de Kick-boxing.
Cet homme d’affaires est d’ail­leurs l’époux de Onitiana Realy, ministre de la Population, ce qui lui vaut également d’avoir le soutien du gouvernement. Pour­tant, le Comité exécutif de la Fédération refuse de valider sa candidature, au motif qu’il n’est pas issu du milieu du football.
«Briand Andrianirina a pourtant les faveurs d’une bonne partie des 22 ligues. Et il a aidé la sélection nationale financièrement à l’occasion des matchs amicaux disputés en Ouganda en octobre (2-1) et en France face aux Comores (1-1) au mois de novembre», précise un proche du dossier, qui a souhaité garder l’anonymat. «Des présidents de ligue ont d’ailleurs écrit à la Fifa pour s’émouvoir de la situation», précise-t-il.
Ahmad Ahmad est également proche de Hery Rasoamaromaka, le président du club de Tana For­mation. À Antananarivo, il est de notoriété publique que Briand Andrianirina et Hery Rasoa­maro­maka sont proches du HVM (Force nouvelle pour Madagascar), le parti du président de la Répu­blique Hery Rajaona­rimam­pia­ni­na.

Rabekoto veut prendre sa revanche
Si Briand Andrianirina est perçu comme le favori, d’autres candidats visent aussi la présidence de la Fmf, comme Raoul Arizaka Rabekoto, Directeur général du Cnaps, un club de Ligue 1, et qui dispose lui aussi d’un certain nombre de relais influents. Rabekoto fut le principal adversaire de Ahmad en 2010 et est toujours le vice-président de la Fmf.
Selon les informations recueillies par Jeune Afrique, Ahmad Ahmad, également membre du Conseil de la Fifa, a demandé (et obtenu) que des émissaires de la Caf et de la Fifa viennent à Antananarivo afin d’étudier de près la situation. Une visite qui devrait aboutir à la dissolution de l’actuel Comité exécutif de la Fmf et à la mise en place d’un Comité de normalisation, chargé de préparer la prochaine élection.
A Antananarivo, certains estiment que derrière le blocage du processus électoral à la Fmf par la Fifa se cache la Sénégalaise Fatma Samoura, l’actuelle Secrétaire générale de la Fifa. Lorsque celle-ci était en poste à Madagascar pour l’Onu, elle avait d’ailleurs grandement œuvré pour l’élection de Hery Rajaonarinampianina…
Jeune Afrique