Madiambal sur les «difficultés» à remettre la sommation au magistrat : «Téliko cherche à se débiner»

Madiambal Diagne, Administrateur général du Groupe Avenir communication, accuse le magistrat Souleymane Téliko de s’organiser «systématiquement pour ne pas recevoir la sommation interpellative» qu’il veut lui servir depuis le 6 juillet. Dans un communiqué, le journaliste informe que les huissiers qu’il a commis à cet effet éprouvent des difficultés à remettre le fameux document au président de l’Ums, qui demeure introuvable à ses domiciles dakarois, son bureau à Thiès et au siège de son organisation. M. Diagne compte poursuivre Téliko devant la Chambre criminelle de la Cour suprême pour des accusations formulées contre lui par ce dernier à la barre, en juin, au cours d’un procès en diffamation
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Par Malick GAYE – Du nouveau dans l’affaire opposant le journaliste Madiambal Diagne et le magistrat Souleymane Téliko ! L’Administrateur général du Groupe Avenir communication accuse en effet le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) de s’organiser «systématiquement pour ne pas recevoir la sommation interpellative» qu’il veut lui servir depuis le 6 juillet. Dans un communiqué rendu public hier, le journaliste Madiambal Diagne informe : «Les huissiers de justice Me Adama Dia (huissier à Dakar et par ailleurs président de l’Ordre des huissiers du Sénégal) et Me Seynabou Diaw Faye (huissier de justice à Thiès) commis se sont rendus, tour à tour, à ses domiciles dakarois, à son bureau à Thiès et au siège de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), pour lui remettre la sommation.» Mais jusqu’à hier, «les auxiliaires de justice ne parviennent pas à trouver le président de l’Ums, de surcroît magistrat à la Cour d’appel de Thiès. Les huissiers ont eu à faire le pied de grue devant son domicile de Scat-Urbam près de la Foire de Dakar, durant plusieurs heures et plusieurs jours de suite et Souleymane Teliko y demeure cloîtré à l’intérieur et leur refuse l’accès. Il est aussi invisible à son bureau à Thiès aux différentes descentes des huissiers», a précisé le document.
Pour Madiambal Diagne, «il est des moments où des hommes s’assument». «Souleymane Téliko m’a attrait à la barre en première instance et je me suis présenté à toutes les audiences et ai subi toutes les étapes de la procédure. Qu’il prenne ses responsabilités et vienne à la barre de la Cour suprême confirmer ou infirmer ses dires sur moi. C’est la moindre des choses qu’il pourrait faire, eu égard à l’image d’homme vertueux et de principes, pétri de rigueur morale, religieuse et/ou professionnelle, qu’il clame urbi et orbi», a déclaré Madiambal Diagne. Qui ne compte pas abandonner la procédure. En effet, renseigne le document, «la Chambre criminelle de la Cour suprême sera saisie pour connaître de cette affaire car les Sénégalais doivent savoir si Souleymane Téliko dit la vérité ou des mensonges sur mon compte. Et justice devra être rendue devant l’opinion publique que Souleymane Téliko avait voulu prendre à témoin depuis le début de cette affaire».
Il faut rappeler que Madiambal Diagne a été cité à comparaître par Souleymane Teliko. Le journaliste avait accusé le magistrat d’avoir perçu de manière indue, des indemnités dans le cadre de missions menées au Tchad pour le compte des Chambres africaines extraordinaires (Cae) et liées à l’instruction de l’affaire Hissein Habré alors qu’il était déjà pris en charge par l’Union africaine. Lors de l’audience, Souleymane Téliko avait accusé devant la barre du Tribunal correctionnel Madiambal Diagne de «viol» et d’«escroquerie».
Au cour de l’audience, M. Diagne avait demandé au tribunal de faire mentionner dans le plumitif d’audience les accusations de M. Téliko. Ses avocats ont été surpris de ne pas voir le tribunal aller dans le sens souhaité par leur client. Bien qu’ayant perdu le procès en première instance au mois de juin et fait appel de cette décision, le journaliste a obtenu l’autorisation du ministère de la Justice de poursuivre Souleymane Téliko pour qu’il réponde devant la Chambre criminelle de la Cour suprême de ses accusations.
Sms sans suite et appels rejetés
Le journal Le Quotidien a tenté de joindre Souleymane Téliko, en vain. Un message indiquant que nous souhaitons recueillir sa réaction à propos d’une information le concernant a été envoyé au président de l’Ums. Mais ce dernier n’a pas répondu. Un rappel n’a pas non plus permis un échange avec le magistrat Téliko. L’opérateur renseigne que ce dernier était en conversation téléphonique.
5 minutes plus tard, Le Quotidien a passé un second coup de fil. Cette fois-ci, l’appel a été rejeté. Malgré notre insistance, le magistrat a rejeté notre troisième et dernier appel.
mgaye@lequotidien.sn