La 123ème édition du Magal de Touba est prévue le 8 novembre prochain. En prélude à cet événement, le comité d’organisation, par le biais des Com­missions culture et communication, et relations extérieures, a rencontré mercredi dernier la presse. Il est revenu sur les innovations de cette année. Et a annoncé l’arrivée probable d’une délégation des Rohingyas dans la capitale du Mouridisme.

Les Rohingyas pourraient être l’attraction du Magal de Touba. C’est le souhait de la Com­mission communication et culture du Magal de Touba qui faisait face à la presse ce mercredi à la résidence Darou Marnane. Elle souhaite offrir une tribune à ces musulmans persécutés en Birmanie. Ainsi, une délégation de ce Peuple birman, persécuté dans son propre pays, devrait séjourner dans la capitale du Mouridisme et dire à la face du monde les persécutions dont il fait l’objet depuis quelque temps. Outre ces représentants de la Birmanie, vingt autres pays sont attendus. Les plus en vue sont la Turquie, le Yémen et le Soudan, a déclaré Serigne Cheikhouna Mbacké Bara Falilou, président de la Commission relations extérieures. Il annonce aussi la présence de 30 intellectuels communicants de ces pays qui ont confirmé leur présence. L’autre innovation de taille, c’est l’organisation du colloque international à Touba. Il aura lieu le 6 novembre et verra la présence de 150 participants qui vont discuter du thème «Soufisme et développement».
Des pays comme le Maroc, le Liban, le Yémen et l’Egypte seront représentés avec des communications de haute facture faites par des chercheurs de renom comme le docteur Cheikh Guèye, auteur du livre Touba, ville de paradoxes. Six communications seront faites dont quatre par les intellectuels arabes et les deux par les Sénégalais. Ces participants vont assister au Magal.
Revenant sur l’importance du thème, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma dit : «Le monde est plus riche, mais le gap qui existe entre les riches et les pauvres s’accroît de jour en jour. Ce qui veut dire qu’il y a problème. Et ce problème s’explique par le fait que l’éthique aujourd’hui est mise de côté dans la recherche effrénée du profit qui préoccupe les opérateurs économiques. C’est pour cela aussi que le soufisme et surtout Cheikh Ahmadou Bamba a quelque chose d’extrêmement intéressant à proposer au monde entier. C’est ce que nous voulons montrer avec trois objectifs que nous avons à travers ce colloque : Offrir un cadre adéquat à des chercheurs étrangers, à des chercheurs sénégalais pour des concertations riches, permettre d’exposer les enseignements de cheikh Ahmadou Bamba pour tout ce qui touche au développement économique, essayer de voir dans quelle mesure on pourrait appliquer ces enseignements pour le bien-être des populations de notre pays.» Le Magal de cette année sera aussi l’occasion pour présenter l’étude faite par l’Université Alioune Diop de Bambey sur les impacts de cet événement. Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma, président de la Commission culture et communication, révèle : «En cinq années, on s’est rendu compte qu’il y a une évolution positive. Une augmentation de 25%. On est passé de 200 à 250 milliards.  Et pour ceux qui ont assisté au Magal, il y a une augmentation de 31%. Si le Magal est jour férié, c’est en grande partie due à l’étude qui a été faite en 2011 et qui a montré qu’il était un jour où l’économie du Sénégal était en croissance. C’est ce qui a rassuré les autorités.» Pour ce Magal, il y aura la journée du Safar le 29 octobre à Massalikoul Djinane.
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