Maguèye Touré a publié à Harmattan «L’éléphant perdu  au pays des lucioles», un recueil de huit nouvelles qui a pour fil conducteur le thème de la ville, les défis auxquels les personnages sont confrontés comme la violence, la pauvreté, le chômage, la solitude, etc.Par Amadou MBODJI – 

Maguèye Touré ne s’identifie à aucun courant littéraire. C’est ce qu’il a confié tout en donnant la raison. «Je ne peux pas situer mon écriture dans un quelconque courant littéraire. J’écris en fonction de l’inspiration et j’essaie d’adopter un style qui colle au sujet traité», fait-il savoir dans un entretien. Faisant une comparaison entre l’actuelle génération d’écrivains et leurs aînés, M. Touré reconnaît leur talent tout en relevant que chacune des générations cherche à y mettre du sien. «La littérature sénégalaise est une littérature réputée en Afrique et dans le monde. Elle est portée, depuis toujours, par des figures de proue de grand talent. Elle est toujours très dynamique, très inventive, avec, à chaque génération, de nouveaux écrivains qui tracent leur route», argue-t-il.
Pour lui, c’est une question de sensation. «Il y a toujours des continuités et des ruptures entre générations. La continuité la plus évidente réside dans le fait que l’écrivain interroge toujours l’homme et la société. Et c’est dans la manière de procéder que se situent les ruptures les plus prononcées. L’essentiel réside, à mon avis, dans la créativité et le travail sur la langue», ajoute-t-il. Sur le débat de l’engagement des écrivains qui souvent refait surface, Maguèye Touré explicite en se posant des questions : «L’engagement en littérature est une sorte de serpent de mer. Qu’est-ce qu’un écrivain engagé ? Est-ce celui qui défend dans ses œuvres des causes considérées comme justes ou est-ce celui qui se contente de respecter l’exigence de la créativité et du travail sur la langue ?» Il dit : «La réponse n’est pas aussi évidente qu’elle peut paraître à un premier abord. En tout état de cause, et en fondant ces deux réponses possibles, il semble qu’on en apprenne parfois davantage sur l’âme humaine, sa complexité et sur les sociétés et les cultures en fréquentant assidûment de grands auteurs qu’en lisant des livres d’histoire, de sociologie ou de psychologie, en dépit de l’honorabilité de ces savoirs. C’est cela aussi la force de la littérature.»
Auteur de nouvelles principalement, Maguèye Touré a sorti son dernier recueil paru en 2023 à Harmattan Sénégal, il en parle en détail. «Ma dernière publication intitulée L’éléphant perdu au pays des lucioles est parue en août 2023 à Harmattan Sénégal. Ce recueil de huit nouvelles a pour fil conducteur le thème de la ville, avec des personnages souvent confrontés aux défis de la ville moderne comme la violence, la pauvreté, le chômage, la solitude, etc.», mentionne Maguèye Touré qui voit sa nouvelle production s’ajouter à celles qui avaient été mises sur pied. «Auparavant, j’avais publié trois recueils de nouvelles : Le super-héros aux Neas, ouvrage qui a remporté le Prix Cénacle 2021 catégorie nouvelle, Terres rouges à Abis Editions et L’homme au seau de riz à Nara Editions. J’ai été distingué, en outre, en 2022, du Prix Aminata Maïga Ka de la nouvelle par l’Association des écrivains du Sénégal», souligne-t-il.
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