Maintenance du patrimoine routier : L’Etat injecte «60 milliards chaque année»

L’Etat du Sénégal injecte 60 milliards Cfa chaque année dans la maintenance de son réseau routier. L’annonce a été faite par le Secrétaire général du ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement. Aubain Marcel Sagna estime que c’est une enveloppe qui pourrait servir à la santé ou l’éducation. C’est la raison de la campagne de sensibilisation sur la charge à l’essieu.
Par Malick GAYE
– L’Etat du Sénégal injecte «60 milliards Cfa chaque année» dans la maintenance de son réseau routier qu’il n’a pas terminé de construire. Ce chiffre a été donné par le Secrétaire général du ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement. «C’est beaucoup de moyens pour le développement du patrimoine routier», déclare Aubain Marcel Sagna, qui estime que «cet argent est tiré du budget national, des partenaires. Cet argent, si vous ne contrôlez pas les gabarits, les charges des transporteurs et le poids à l’essieu, entraine un effet dévastateur sur l’économie. C’est-à-dire une route programmée pour 15 ans, vous la perdez en moins de 5 ans. C’est une perte pour l’économie nationale et surtout pour les transporteurs qui vont opérer moins de rotations, et leur santé est menacée avec les accidents». C’est ce qui justifie la nouvelle approche du gouvernement pour l’application effective du Règlement 14 de l’Uemoa, relatif à l’harmonisation des normes et des procédures de contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transports.
Un atelier de sensibilisation a été organisé hier à ce sujet. Des partenaires techniques et financiers, le patronat, des syndicats des transporteurs, sans oublier les institutions étatiques, ont eu à échanger sur le thème «Charge à l’essieu, un défi économique et sécuritaire». «Cette enveloppe aurait pu être investie dans la santé ou l’éducation, car on en a besoin. Par défaut de contrôle du gabarit, du poids total et de la charge à l’essieu, nous risquons de dégrader nos routes. La préservation de la route est une affaire de tous. Mettre de l’argent pour construire des routes et les laisser se dégrader, c’est jeter de l’argent par la fenêtre», a déclaré Aibain Marcel Sagna, pour justifier la nécessité d’informer les transporteurs.
Pour Mamadou Alassane Camara, le directeur de la route au ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, «depuis 2012, des progrès ont été notés dans l’application du Règlement 14 de l’Uemoa, notamment la réduction sur le poids total en charge. Le taux de camions en surcharge est passé de 50% en 2012 à 2% aujourd’hui. C’est un effort considérable. Malgré cela, la surcharge à l’essieu demeure un problème sérieux. Nous avons presque atteint l’objectif, il ne reste que le travail de sensibilisation».
mgaye@lequotidien.sn