Ousmane Sonko, président Pastef/Les patriotes : «Macky ne compte que sur la répression et la fraude pour se maintenir au pouvoir»
«Nous sommes venus manifester notre soutien au maire de Dakar Khalifa Sall qui vient s’ajouter à la longue liste des persécutés de Macky Sall. Dans sa logique de faire le vide et de ne pas se retrouver face à une opposition, le président de la République s’attaque, pour certains, à leur profession ou à leur vie privée, et pour d’autres, à des histoires farfelues de gestion. Je pense que s’il fallait chercher des problèmes de gouvernance et de gestion, il faudrait aller vers le régime de Macky Sall qui a enregistré le plus de scandales financiers de toute l’histoire du Sénégal en un temps aussi court. Nous voudrions rappeler que instrumentalisation de la justice et l’utilisation de l’appareil d’Etat à des fins de règlement de comptes politiques ne passeront pas. Il y a des rapports de l’Ige sur sa table, qui ont épinglé des ministres siégeant actuellement au Conseil des ministres tous les mercredis. Le Président Macky Sall nous renvoie l’image du pharaon qui avait tellement la phobie de son remplaçant qu’il s’est donné la mission de tuer tous les garçons. Mais c’est le garçon qu’il a lui-même éduqué dans sa maison qui a été celui qui l’a terrassé. Nous sommes face à un régime aux abois, qui ne compte que sur la répression et la fraude électorale pour se maintenir au pouvoir.»
Barthélemy Dias, député maire socialiste : «Si Macky Sall s’aventure à toucher Khalifa Sall…»
«Nous sommes animés par la déception et la désolation face à ce vaste complot organisé en complicité avec la direction du Parti socialiste et qui a pour but de faire le vide au niveau du département de Dakar. La caisse d’avance est soumise à un régime dérogatoire pour faire face à l’aspect social confié au maire de Dakar pour un montant de 30 millions. Ces fonds n’ont pas été créés par le maire de Dakar Khalifa Sall mais par ses prédécesseurs, il y a des décennies. Tous les Sénégalais savent que le Président Macky Sall bénéficie d’une caisse noire et, bien avant lui, ses prédécesseurs aussi. Le président de l’Assemblée nationale, le président du Haut conseil des collectivités territoriales et le président du Conseil économique, social et environnemental bénéficient de ces fonds. Le maire de Dakar n’a vendu aucun mètre carré de foncier ni détourné un centime de denier public. Il n’a été épinglé sur un quelconque marché public. On cherche à entacher la crédibilité du maire de Dakar et c’est minable ! On utilise une certaine frange de la justice pour liquider des adversaires politiques. Khalifa Sall n’est ni Barthélemy Dias ni Bamba Fall. Si Macky Sall s’aventure à le toucher, il saura qu’il a touché ce qu’il n’aurait pas dû.»
Me El Hadji Diouf, avocat du maire de Dakar : «Les droits de Khalifa Sall sont violés, il est pris en otage»
«Je me suis présenté devant le commissaire, chef de la Dic, pour lui signifier mon intention d’assister mon client Khalifa Sall. Le commissaire a systématiquement refusé cela. C’est une violation flagrante des dispositions pertinentes du l’article 5 du Règlement 5 de l’Uemoa. Ce sont des dispositions qui sont d’application immédiate et qui ont d’ailleurs été incorporées dans le droit positif sénégalais de façon superfétatoire. Mais, j’ai insisté ne serait-ce que pour voir mon client et lui montrer que je suis venu l’assister. Le commissaire m’autorise à voir mon client pour une minute. La loi dit que l’avocat peut assister son client dès son interpellation. Le commissaire me dit qu’il a reçu des ordres pour que je n’assiste pas à l’audition. Il m’a conseillé d’aller en parler au procureur. J’ai dit niet car n’ayant rien à quémander auprès du procureur. Par conséquent, j’ai demandé à mon client de ne plus répondre aux questions des enquêteurs. Le commissaire m’a dit que je ne suis pas loyal, mais c’est eux qui violent la loi. Khalifa a été entouré de 6 enquêteurs qui violent ses droits de se faire assister par ses conseils. Khalifa est pris en otage.»