Malgré la crise due à la pandémie du Covid-19, le pays de Macky Sall est parvenu à suffisamment convaincre de potentiels investisseurs pour que l’Index de l’attractivité économique du cabinet Deloitte le propulse de la 9ème à la 4ème place en une année.

Le Sénégal ne cesse de surprendre sur bien de points. Alors que la crise du Covid-19 a plongé les performances de l’économie dans des profondeurs presqu’abyssales, le pays continue de séduire des chefs d’entreprise susceptibles de venir y investir. On a ainsi vu le baromètre de l’Attractivité de l’économie, publié par le cabinet américain Deloitte, le 23 septembre dernier, qui place le pays de la Téranga à la 4ème position africaine en termes d’attractivité économique.
Il se retrouve, avec la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Ghana et le Rwanda, dans le Top 5 africain, classé sur les 53 pays du continent pris en compte dans le classement. Différent du Doing Business, l’Index d’attractivité est plus basé sur les réponses des chefs d’entreprise, participant à l’Africa Ceo forum, sur leur volonté d’investir que sur les conditions de le faire, ou la facilité à faire des affaires, comme analysé par l’indice de la Banque mondiale.
Dans une période de Covid-19, on l’a dit, alors que plusieurs paramètres bousculent les données macro-économiques de plusieurs pays, la politique menée par les équipes du Président Macky Sall paraît aux yeux de beaucoup comme très convaincante. Il faut savoir, comme l’indique le rapport, que le Sénégal a beaucoup évolué depuis le classement de l’année dernière, 2019, où il était classé 9ème pays en Afrique. C’est dire qu’il est celui qui, avec le Ghana, a fortement progressé en peu de temps. Des observateurs ont synthétisé ces performances en les comparant à ceux d’autres pays. Ainsi, «les pays, comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Maroc ont maintenu leur position par rapport à l’année dernière même si les perspectives sont jugées moindres par les investisseurs. Des pays comme le Rwanda et l’Ethiopie ont chuté dans le nouveau classement. Quant à l’Afrique du Sud, sa régression peut être associée à la situation de plus en plus catastrophique de son économie et l’impact de la mauvaise gestion de la crise sanitaire, le pays étant le plus touché par le coronavirus en Afrique».
L’élément sanitaire n’est certainement pas négligeable dans la décision des chefs d’entreprise à venir investir au Sénégal. La manière dont le Sénégal, sans beaucoup de moyens, mais aussi sans fanfaronnade, est en train de circonscrire la pandémie de Covid-19, alliée aux mesures prises par le Président Macky Sall pour atténuer les effets économiques et sociaux de la maladie, ont dû également jouer dans la vision des 150 Ceo interrogés par le cabinet De­loitte dans le cadre de son Index.
Il faut néanmoins considérer que la confiance des potentiels investisseurs ne se limite pas qu’au Sénégal, mais inclut également les autres pays membres du Top 5, et pourquoi pas également ceux du Top 10. Car le rapport se félicite aussi que «l’esprit de résilience est frappant pour tout secteur confondu en Afrique. 80% des répondants à l’enquête affichent un niveau de confiance élevé sur les perspectives du continent à long terme alors qu’ils n’étaient que 73% l’an passé. En témoigne le fait qu’ils sont majoritairement convaincus (60%) que 2021 leur offrira ‘’un retour à la normale’’ en termes d’activité».
Parmi les secteurs qui, en Afrique de manière général, ont souffert ou continuent de souffrir des effets du Covid-19, il y a «les secteurs de la consommation, des services financiers et de l’énergie, qui étaient les plus optimistes avant la crise, (et qui) sont désormais ceux qui entrevoient l’avenir avec le plus d’inquiétudes. A contrario, les acteurs de l’agro-industrie, de la santé et de l’éducation sont ceux dont le moral a été le moins affecté», indique une note synthétique du rapport de Deloitte.