Malgré les réquisitions et les sanctions financières : L’Entente Sytjus-Untj décrète 48h de grève

Ceux qui pensaient que l’Entente Sytjust-Untj allait se ramollir à cause des ponctions de salaires risquent de déchanter. Elle a décrété une nouvelle fois 48h, en dénonçant une «dérive autoritaire» et une «répression syndicale». Par Justin GOMIS –
L’Entente entre le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) et l’Union des travailleurs de la justice (Untj) poursuit sa grève. Elle a décrété hier 48h de grève supplémentaire alors que les relations entre les deux parties se tendent, surtout avec les mesures prises par le gouvernement contre les grévistes. Après les réquisitions, il a procédé à des ponctions sur les salaires des travailleurs de la Justice, qui dénoncent une «dérive autoritaire» et une «répression syndicale».
Dans un communiqué publié hier, les leaders syndicaux tirent la sonnette d’alarme. «L’heure est grave», préviennent-ils. Pour eux, la grève n’est plus simplement une revendication professionnelle, mais le symbole d’une résistance syndicale face à un pouvoir qui opte pour l’intimidation au lieu du dialogue.
En tout cas, l’Entente Untj-Sytjust dénonce un «silence persistant du ministre de la Justice», qui «se limite à des communiqués impersonnels et des circulaires administratives, sans ouvrir de réels espaces de discussion». Les greffiers regrettent également l’attitude du ministre de la «Fonction publique, resté muet malgré les nombreux préavis de grève déposés depuis plus de cinq mois». «Cette absence de réponse est interprétée comme un mépris envers les agents de la Justice», pourtant «pilier de l’Etat de Droit», affirment les deux syndicats. Ils condamnent une «nouvelle doctrine autoritaire» où l’exercice d’un droit constitutionnel -celui de la grève- est assimilé à une atteinte à l’Etat.
L’Entente Sytjust-Untj fustige notamment le recours récurrent à des réquisitions jugées abusives, la suspension de salaires sans fondement légal, ainsi que les pressions exercées sur les travailleurs pour casser la mobilisation. Sur un ton solennel, elle appelle l’ensemble des syndicats, des centrales syndicales et des Forces vives de la Nation à se joindre au combat, qu’elle qualifie de défense des droits syndicaux et constitutionnels. L’objectif affiché est de «faire barrage à ce qu’elle perçoit comme une entreprise de démolition des acquis syndicaux».
Pour les syndicalistes, cette grève est une lutte pour la dignité, la reconnaissance de leur rôle dans l’édifice démocratique et la défense des valeurs républicaines.
L’Entente Sytjust-Untj appelle «l’ensemble des travailleuses et travailleurs à rejoindre la mobilisation pour la défense de leurs intérêts, mais surtout pour la préservation des principes démocratiques dans l’espace public et institutionnel sénégalais».
justin@lequotidien.sn