Le parc automobile du Brt est déjà riche de 54 bus dont l’un a effectué les premiers essais techniques hier. Il sera complet au mois de novembre prochain avec l’arrivée de 96 autres bus pour démarrer les rotations du Brt dont le réseau disposera de 150 bus. L’assurance est du Directeur général du Cetud, Thierno Birahim Aw.Par Justin GOMIS – 

Malgré les saccages du mois de juin dernier, le Bus rapid transit (Brt) sera au rendez-vous de décembre, qui reste maintenu par les autorités. Les bus, devant assurer le transport le long du corridor du Brt, sont déjà disponibles à Dakar. Sur les 150 nécessaires pour apporter une solution durable à la problématique de la mobilité urbaine, 54 bus sont déjà acquis. «L’ensemble du parc sera complet au mois de novembre», a rassuré Thierno Birahim Aw, le Directeur général du Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud). Mais pour les premiers essais, le ministère des Transports terrestres et du désenclavement, à travers le Cetud (Conseil exécutif des transports urbains durables), a initié hier une expérience-pilote de système de bus rapides sur les voies réservées le long du tracé (Dakar-Guédiawaye).
Cette phase-test, effectuée hier entre l’arrêt du Rond-Point 6 et celui du Jvc, a été faite avec un bus articulé d’une longueur de 18, 75 m aux couleurs nationales, et qui dispose en son sein d’un espace aménagé pour personne à mobilité réduite. C’est un véhicule 100% électrique qui offre un confort inédit avec des sièges de dernière génération. Avec rétroviseur, il est large de 3, 60 mètres, sans rétroviseur de 3, 55m, et haut de 3, 75 mètres. Il contient 55 places assises et 99 places debout.
Mais pour éviter les surcharges de ces bus lors de la mobilité, il n’est autorisé à un bus qui peut transporter 150 passagers de ne transporter que 135 personnes. Pour des soucis de sécurité et de prudence, les autorités ont décidé de limiter la vitesse du bus. Ainsi, sur tout le corridor qui part de Guédiawaye à Dakar (18, 3 km), il n’est permis aux chauffeurs que de rouler à une vitesse qui n’excède pas 50 km/h. Ce qui prendra aux passagers de la banlieue 48 mn pour rallier le centre-ville. Et vice-versa. Cette vitesse est encore beaucoup plus réduite au niveau des stations (20 km/h) et des établissements scolaires (30 km/h).
Par ailleurs, en plus du renforcement des capacités des parties prenantes et le suivi du projet, de la sécurité routière, «il est prévu sur les 18, 3 km du corridor Brt, 40 km de réseau d’assainissement neuf, plus de 1400 lampadaires, 6 km de pistes cyclables, 23 stations autonomes en énergie solaire, 3 pôles d’échanges multimodaux, un centre de contrôle et de maintenance des bus sur une superficie de 6 ha à Gadaye, un centre de gestion intelligente de la mobilité urbaine à Grand-Médine, un système de signalisation lumineuse pour la régulation du trafic automobile», indique le Cetud.
«En perspective de la mise en exploitation commerciale du Brt, il est prévu de mener sur le corridor des campagnes d’essais (statiques, dynamiques, de performance et d’endurance) et des formations», promet la structure. Mais, pour monter à bord de ces bus modernes, les passagers doivent évidemment s’acquitter d’abord d’un ticket dont le prix n’est pas encore déterminé, qu’ils auront à valider au niveau des portes battantes comme cela se fait au niveau du Ter, avant d’embarquer. Et gare aux passagers qui s’évertueront à faire dans la fraude. Car «des personnes dédiées vont monter dans les bus pour opérer des contrôles», a prévenu Seynabou Guèye, agent à Dakar Mobilité. «C’est une expérience con­cluante et satisfaisante. Nous avons un sentiment de bonheur et de fierté», s’est réjoui le Gouverneur de Dakar. Pour Al Hassane Sall, c’est une belle réalisation qui impactera la mobilité dans Dakar. «Nous faisons face à des embouteillages monstres aux heures de pointe. Nous devons remercier le président de la République pour cette réponse pertinente qu’est le Brt. L’ouvrage est de grande qualité et j’appelle les populations à le préserver», a-t-il demandé.
Abondant dans le même sens, le directeur du Cetud trouve «qu’il y a un changement de paradigme qui est en train de s’opérer par deux leviers principaux, l’investissement massif dans les transports capacitaires pour faire de Dakar une capitale performante à la fois économique, environnementale, qui répond aux besoins des populations». D’après Thierno Birahim Aw, «il y a un aménagement équilibré du territoire avec la création des villes nouvelles».

1000 emplois attendus
A l’en croire, «c’est un jalon technique important pour le Brt». Et c’est dans ce sens, a-t-il indiqué, que «le démarrage des essais de gabarit consiste à tester la performance du Brt par rapport aux travaux d’infrastructures». Pour répondre à la volonté du chef de l’Etat de mettre en service le Brt d’ici la fin de l’année, au plus tard au mois de décembre, les autorités s’emploient à respecter cette échéance, a fait savoir le Directeur général du Cetud.
Pour ce démarrage, 150 bus seront mis en service et 1000 emplois seront créés chez les jeunes, a promis encore Thierno Birahim Aw, qui a rassuré sur le niveau d’avancement des travaux très satisfaisants. «Les infrastructures sont réalisées à 85%», a-t-il dit.
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