Chat échaudé craint l’eau froide. Ce dicton semble motiver la décision du Parti démocratique sénégalais (Pds) de mettre en place son directoire de campagne en perspective des élections législatives du 31 juillet. La décision administrative 099/Sgn/Pds/2022, portant installation et composition du directoire de campagne du Pds, du Secrétaire général, Me Abdoulaye Wade, prise hier, apparait comme une préparation à toutes les éventualités quant à la participation de la formation libérale à ce scrutin. Pas nés de la dernière pluie, les Libéraux vont certainement se souvenir qu’en 2017, l’idée d’une alliance pour une liste unique de l’opposition avait volé en éclats à la dernière minute entre Pds, Rewmi, Bokk gis gis, Taxawu Senegaal, Grand parti, Bess du niak, Fsd-Bj, Tekki, Aj-Pads et Ldr-Yeesal. La dispersion va accoucher de trois coalitions : Manko Wattu Senegaal (Pds, Bokk gis gis, Tekki, Aj-Pads), Manko Taxawu Senegaal (Taxawu Senegaal, Rewmi, Grand parti, Fsd-Bj) et Ldr-Yeesal de Modou Diagne avait créé Manko yeesal.
A l’époque, Me Abdoulaye Wade était obligé de revenir de Versailles pour conduire la liste de Manko Wattu Senegaal. Au même moment, Idrissa Seck, Malick Gakou et Cheikh Bamba Dièye misaient sur Khalifa Sall, tête de liste depuis la prison de Rebeuss à cause de son emprisonnement dû à sa gestion de la caisse d’avance de la Ville de Dakar. A moins de deux semaines du dépôt des listes de candidature prévu du 3 au 8 mai, une liste unique de l’opposition semble impossible. En effet, à l’heure actuelle, toutes les entités de l’opposition sont en train de s’affairer pour la collecte de parrainages. Si Boubacar Camara, de la coalition Tabax jotna, et la coalition Gox yu bess plaident pour une liste unique, sa réalisation semble relever de l’utopie. Au Pds comme au sein de Yewwi askan wi (Yaw), des responsables joints hier dans la soirée, reconnaissent des contacts mais ne croient pas à la possibilité d’une liste unique. Au-delà, les batailles d’ego et les conditions de la formation de Yaw demeurent des obstacles. Même si en politique, le mot «jamais» est banni du vocabulaire.
Par Babacar Guèye DIOP