Mali – Après la démission de Bah N’Daw : Assimi Goïta s’auto-designe Président de la transition

Hier, le Président Bah N’Daw et le Premier ministre, Moctar Ouane, ont annoncé leur démission. C’est le colonel Assimi Goïta, chef de la junte à l’origine du coup d’Etat du 18 août 2020 qui a renversé le Président Ibrahim Boubacar Keïta, qui devient le nouveau Président de la transition.Par Mamadou SAKINE
– Le colonel Assimi Goïta devient le nouveau Président de la transition au Mali après la démission hier du Président Bah N’Daw et de son Premier ministre, Moctar Ouane. Ces derniers ont été mis «hors de leurs prérogatives», mardi par le vice-président de la transition, par ailleurs chef de la junte. Celui-ci accuse les deux hommes d’avoir formé un nouveau gouvernement «sans le consulter». Par ailleurs, le colonel Goïta n’a pas aimé particulièrement l’éviction de deux membres de l’ancien Conseil national pour le salut du peuple (Cnsp), dissous en janvier dernier. Il s’agit notamment du colonel Modibo Koné, ministre de la Sécurité, et du colonel Sadio Camara, son collègue de la Défense dans le précédent gouvernement. En effet, les relations entre Bah N’Daw et Assimi Goïta se sont dégradées depuis la reconduction de Moctar Ouane au poste de Premier ministre, le 14 mai dernier.
Arrêtés le 24 mai, Bah N’Daw et Moctar Ouane sont depuis détenus au camp militaire de Kati, situé à une quinzaine de kilomètres de la capitale Bamako. Le général Souleymane Doucouré, choisi pour devenir le nouveau ministre de la Défense, et le Conseiller spécial de Bah N’Daw, Kalilou Doumbia, sont aussi entre les mains des militaires. «Nous avons condamné avec la plus grande fermeté, l’arrestation du Président de la transition, de son Premier ministre et de leurs collaborateurs. Ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d’Etat dans le coup d’Etat inacceptable, qui appelle notre condamnation immédiate», a déclaré le Président français, Emmanuel Macron. Et d’ajouter : «Nous sommes prêts (les membres de l’Union européenne), dans les prochaines heures, si la situation n’était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées contre les protagonistes», a affirmé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse mardi à l’issue d’un sommet européen, rapporte Rfi.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), quant à elle, a dépêché à Bamako son médiateur pour le Mali, l’ex-Président nigérian Goodluck Jonathan. Après le coup d’Etat contre le Président Ibk, la Cedeao avait pris une batterie de sanctions à l’encontre du Mali. En effet, les pays membres avaient décidé de la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de toutes les transactions financières et de tous les flux économiques et commerciaux entre les pays membres et le Mali, entre autres sanctions.
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