L’Onu est sortie de son silence assourdissant relatif au dossier des 49 militaires ivoiriens arrêtés à Bamako, dimanche dernier. Et c’est pour annoncer que ces derniers ne font pas partie des éléments nationaux de soutien aux contingents de la Minusma, aggravant ainsi leur situation.Par Mamadou T. DIATTA

– Ça s’aggrave pour les 49 soldats ivoiriens arrêtés dimanche dernier à l’Aéroport international de Bamako-Sénou. Et la sortie de l’Organisation des Nations unies (Onu), qui s’était jusqu’ici fait remarquer par son silence assourdissant sur ce dossier en question, par rapport à leur situation est loin d’arranger les 49 soldats ivoiriens. Puisque le porte-parole de l’Onu, Farhan Haq, a soutenu en effet que «les 49 militaires ivoiriens arrêtés dimanche à Bamako, ne sont pas des éléments nationaux de soutien aux contingents de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma)». Il ne pourra pas s’empêcher pas de faire dans la précision, d’après le site Afrik, en indiquant notamment : «Les troupes ivoiriennes n’appartiennent pas aux forces de la Minusma.» Même si l’Onu avait, par le passé, souligne-t-il, validé une proposition d’Abidjan dans ce sens. Poursuivant son propos, le responsable onusien déclare encore qu’«une requête de la Côte d’Ivoire, pour déployer des éléments nationaux de soutien, a été approuvée en 2019. Cependant, aucune troupe n’a été déployée sous cette convention, depuis ce moment-là. Nous encourageons vivement les deux pays à travailler ensemble pour résoudre la situation et permettre la libération des troupes détenues». Avant de se montrer insistant en ces termes : «Ces hommes n’ont pas le statut d’éléments nationaux de soutien, comme l’a stipulé le Conseil national de sécurité ivoirien mardi.» Ce qui rame à contre-courant des affirmations de l’Etat-major de l’Armée nationale de la Côte d’Ivoire. Qui disait, il y a quelques jours, ni plus ni moins que son contingent arrêté dans la capitale malienne «est bel et bien en mission officielle au Mali dans le cadre des opérations de la mission de maintien de la paix des Nations unies, (la Minusma)».
Mardi dernier, à l’issue de la réunion de son Conseil national de sécurité que préside le dirigeant ivoirien, Alassane Ouattara, Abidjan avait lancé un appel à Bamako pour la libération «sans délai» de ses 49 soldats «injustement arrêtés» par Bamako, qui les a taxés de mercenaires. Mardi dernier, les autorités de la junte au Mali avaient décidé d’y voir plus clair avec ce dossier des 49 militaires ivoiriens arrêtés à l’Aéroport international de Bamako-Sénou. Cette volonté des autorités maliennes de la Transition s’est traduite en décision, puisqu’elles ont décidé de traduire en Justice les soldats ivoiriens qui sont aux arrêts depuis dimanche dernier.
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