La base militaire de Kati, lieu de résidence du président de la Transition au Mali, a été l’objet d’attaques terroristes hier. Celles-ci ont entrainé la mort de 7 assaillants et d’un militaire. Ce qui repose, du coup, le débat sur la précarité de la situation sécuritaire dans ce pays. Les autorités de la junte ont ainsi du souci à se faire dans ce domaine.

La junte, au Mali, a du souci à se faire sur le plan sécuritaire. Elle a été secouée hier, dans son fief, à Kati, par des attaques terroristes. Ce vendredi, donc, à l’aube, dans la ville-garnison, qui est située à 15 km de Bamako, dans la proche banlieue de la capitale et cœur de l’appareil militaire du Mali, mais aussi lieu de résidence du président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, des tirs ont été entendus.
«C’est aux environs de 5h que des hommes armés non identifiés ont attaqué la ville de Kati», a indiqué à l’Afp un habitant joint par téléphone, préférant garder l’anonymat pour des raisons de sécurité. Ce qui sera confirmé par un deuxième habitant, qui affirme : «On a été réveillés par des tirs à 5h du matin et des bruits d’explosion, on ne sait pas ce qui se passe.»
Deux témoins interrogés par Rfi ont fait état d’une seconde explosion, qui a été rapidement entendue. Et très vite, des tirs nourris ont suivi. «La première explosion a eu lieu à 5h 17 et, 10 minutes après, il y a eu la deuxième explosion, puis des coups de feu», raconte un habitant. Un autre habitant de Kati déclarera à la radio française : «L’objectif est clair : c’est dirigé contre les responsables de la junte.» Des témoins ont vu des hélicoptères dans le ciel de la ville.
Un retour au calme sera noté près de deux heures après les premiers coups de feu. «La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours pour débusquer les auteurs et leurs complices.» Une attaque aux véhicules piégés a visé le camp Soundjata Keïta. Les assaillants sont tombés sur «une riposte musclée des Forces armées maliennes», appuyées au sol par «deux hélicoptères de combat», a réagi hier l’Armée malienne.
Les Forces armées maliennes annoncent qu’une attaque a été lancée par «des terroristes avec deux véhicules piégés remplis d’explosifs». Les militaires maliens font aussi état de sept assaillants neutralisés et de huit autres interpellés. Ils déplorent un mort, six blessés dont un civil, dans leurs rangs. Aucune revendication n’ayant été faite pour le moment, l’attaque a été imputée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Ce groupe djihadiste est considéré comme étant l’auteur de beaucoup d’attaques simultanées durant ces dernières heures, dans bon nombre de localités situées au Nord de Bamako.
C’est la première fois que le camp Soundjata Keïta de Kati est l’objet d’une attaque terroriste. Et l’on fait remarquer que depuis 2013, aucune attaque n’a visé la capitale malienne ou ses environs dont la ville de Kati elle-même.
L’attaque d’hier survient au moment où l’envoyé spécial de la Cedeao pour le Mali, Goodluck Jonathan, est à Bamako. Mais aussi 24h après six autres attaques concomitantes dans la partie centre du pays et dans la région de Koulikoro. Au cours de ces attaques terroristes, des membres de la Katiba Macina, affiliée à al-Qaïda, ont attaqué des postes de gendarmerie et camps militaires.
Ces attaques terroristes, qui se multiplient, reposent le débat sur la précarité de la situation sécuritaire au Mali. Les dernières mesures prises par les autorités de Transition contre la Minusma ne vont pas contribuer à changer la donne. Ce qui expose davantage le Mali, mais aussi les pays voisins, aux groupes djihadistes et autres terroristes.
Par Mamadou T. DIATTA – mdiatta@lequotidien.sn