Le Colonel Abdoulaye Maïga, jusqu’ici ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, est nommé Premier ministre par intérim. Cette décision prise par le Colonel Assimi Goïta résulte du fait que Choguel Maïga, qui dirigeait jusqu’ici l’attelage gouvernemental, a des ennuis de santé et demeure hospitalisé.Par Mamadou T. DIATTA –

Au Mali, le chef du gouvernement, le civil Choguel Maïga, est remplacé par le Colonel Abdoulaye Maïga, qui devient Premier ministre par intérim. Ce dernier était jusqu’ici ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Cette décision prise par le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, fait suite à l’état de santé de M. Maïga.
Il a en effet été hospitalisé il y a huit jours après un malaise cardiaque. Les services du Pm Choguel Kokala Maïga s’étaient alors contentés d’informer dans un communiqué : après «14 mois de travail sans répit», leur patron avait «été mis en repos forcé par son médecin». Le retour au travail de Choguel Maïga était annoncé par ses services pour la semaine suivante. Mais aucune autre nouvelle de lui n’a été donnée officiellement depuis la publication de ce document.
Désormais, les deux têtes de l’exécutif malien sont des militaires. Alors que jusqu’ici les soldats n’ont jamais remis en cause le fait que ces deux postes reviennent aux civils, sous la pression de la Communauté internationale, après le putsch de 2020.
Jusqu’ici porte-parole du gouvernement de Transition, le Colonel Abdoulaye Maïga s’est fait remarquer ces derniers mois par des communiqués anti-français à la Télévision nationale du Mali. A la fin du mois de juillet dernier, il avait exigé du Président français, Emmanuel Macron, qu’il quitte «définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante».
Agé de 41 ans et considéré comme un proche du Colonel Assimi Goïta, le nouveau Premier ministre par intérim du Mali ne fait pas partie du groupe d’officiers de l’Armée nationale qui ont pris le pouvoir à Bamako au mois d’août 2020. Colonel Maïga est aussi l’incarnation de la politique de rupture initiée par les tenants du pouvoir, à l’issue du deuxième coup d’Etat qui a mis à l’écart un Président -Bah N’Daw- et un Premier ministre civil, Moctar Ouane.
Après avoir mené des études militaires, le Colonel Abdoulaye Maïga étudiera la diplomatie et le droit international dans la capitale algérienne. Puis suivront pour lui des formations en France : politiques de défense et sécurité internationale à Paris et à Lyon notamment.
Avec sa casquette de ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Maïga a la lourde tâche d’organiser les prochaines échéances électorale devant conduire le Mali à la normalité constitutionnelle avec des dirigeants élus au suffrage universel direct.
Depuis plusieurs mois, le Pm Choguel Maïga fait l’objet de nombreuses critiques de la part de ses alliés du Mouvement du 5 juin et de nombreux hommes politiques qui exigent son départ de la tête du gouvernement de Transition du Mali. Et, ce samedi, de nombreux partis politiques maliens jugeaient la situation du pays catastrophique après deux ans de gouvernance militaire.

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