Parti d’Africulturban, Williams Clarence Mendy, adoubé par Omar Boukhatap Keïta, président de la Ligue de slam, chef du projet compétition Flow, et Matador, a été sacré champion d’Afrique en slam et en poésie au Mali. Il y avait l’ombre de Matador, l’un des pionniers de cet art déclamatoire au Sénégal. Par Abdou Latif MANSARAY –

Après un séjour au Mali, Williams Clarence Mendy est de retour au Sénégal avec le titre champion d’Afrique de slam  et de poésie. La compétition, qui s’était déroulée à Bamako, a rendu célèbre ce jeune artiste. Trophée en main, entouré de ses amis, il se dit prêt à garder le cap avec d’autres distinctions. Il remonte le temps : «C’est depuis l’âge de 15 ans que j’ai commencé à slamer. Je suis dans un pays où il y a le dialogue, l’acceptation des différences, mais aussi le vivre-ensemble. Et de l’autre côté je voyais le contraire, du sang couler et surtout le sang des enfants innocents. Et c’est ainsi en tant qu’enfant je me disais que j’aimerais bien faire passer un message, je ne saurais quand, mais je le ferai. Et c’est par la suite que j’ai sorti un titre dénommé La terre est malade», explique-t-il. L’artiste-slameur savoure cet instant avec joie, surtout que la compétition n’a pas été facile à remporter. Il dit : «Aujourd’hui, j’ai été champion du Sénégal représentant ce pays que j’aime beaucoup. Et lors de cette compétition, nous étions 37 pays qualifiés. Et par la grâce du Tout Puissant, je suis premier de ma poule. Et une autre dame nigériane aussi est sortie première de sa poule. Ce n’était pas facile et au final, je suis le champion d’Afrique du slam et poésie.» Très fier de ce titre, le jeune artiste se prépare à la Coupe du monde de slam et poésie. Cependant, il interpelle les autorités compétentes, à savoir celles qui sont au niveau de ministère de la Culture, à les aider à cette compétition de grand niveau.

Omar Boukhatap Keïta, président de la Ligue de slam, par ailleurs membre fondateur de l’association Africulturban, chef du projet compétition Flow, a magnifié cette victoire remportée par son poulain, Williams Clarence Mendy. Il explique : «Il y a longtemps, le premier jour où nous avons organisé le slam au Sénégal, le célèbre rappeur Matador m’a dit : «Omar Keïta on te confie le jeune pour qu’il fasse connaître le slam aux Sénégalais.» Et cela m’a pris 10 ans pour que je puisse réussir ce pari.» Guidé par ce rappeur connu de la banlieue, Omar Keïta ne rechigne pas à la tâche pour faire passer le virus aux jeunes attirés par cet art déclamatoire dont le jeune Williams Clarence Mendy. Il a été formaté et envoyé sur scène pour montrer son talent. La mission semble réussie puisque Williams vient de franchir le premier cap en attendant d’autres défis à relever.
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