Par Ousmane SOW – 

La Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a assorti sa pression temporelle contre les autorités de la Transition au Mali de sanctions, pour signifier clairement qu’un putsch n’est pas acceptable. Des sanctions contre «tous ceux dont les actions impactent négativement le calendrier de la Transition au Mali». Ces sanctions, détaille le communiqué de la Cedeao, incluent, entre autres, «l’interdiction de voyage pour ces personnes et leur famille et le gel de leurs avoirs financiers». Pour mettre sa menace à exécution, la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement demande au président de la Commission de la Cedeao de compiler et soumettre la liste des individus et groupes d’individus concernés par ces sanctions ciblées.

Délai «non négociable»
Au Mali, la situation a été jugée préoccupante par la Cedeao, au regard de la lenteur dans la préparation des élections prévues en fin février 2022. Lors de la Session extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement tenue à Accra (Ghana), l’organisation sous-régionale a demandé le «respect strict» du calendrier de la Transition devant conduire à la tenue effective des élections dans le délai «non négociable» de février 2022. Selon la Cedeao, les autorités ont au plus tard «fin octobre 2021», pour soumettre le chronogramme devant conduire aux étapes essentielles. Passé ce délai, les sanctions tomberont contre les autorités de la Transition.
L’organisation sous-régionale a par ailleurs insisté sur le fait que seules les réformes nécessaires pour la tenue des élections à la date indiquée devraient être mises en œuvre. Les dirigeants ouest-africains ont également condamné fermement les «arrestations continues ainsi que l’incarcération de leaders politiques et anciens dignitaires» par les autorités de la Transition. Ils ont aussi exigé «leur traitement judiciaire conformément à l’Etat de droit et au respect des droits de l’Homme».
Le sommet d’Accra tenu sur la Guinée et le Mali a durci le ton face aux colonels aux affaires dans les deux pays. Au plan sécuritaire, la Cedeao a désapprouvé «la volonté des autorités de la Transition d’engager des compagnies de sécurité privées», estimant que cet acte aurait des «conséquences certaines sur la détérioration de la situation sécuritaire au Mali et dans l’ensemble de la ré­gion».
Stagiaire