Tenir des élections le 27 février 2021 afin de mettre fin à la Transi­tion au Mali. Tel est le nouvel ultimatum fixé par la Cedeao aux autorités de la Tran­sition au Mali. Au cas contraire, les militaires s’exposent à des sanctions de la part de l’organisation sous-régionale.Par Mamadou T. DIATTA

– Des élections au Mali, rien d’autre. C’est ce que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) exige des autorités de la Transition au Mali. Au regard de la résolution prise par l’organisation sous-régionale, lors de son 60ème sommet tenu ce dimanche à Abuja, la capitale économique du Nigeria, la Transition au Mali doit, ni plus ni moins, connaître sa fin à l’issue de la tenue des élections au mois de février prochain. Et certains dirigeants n’ont pas manqué de faire remarquer que la date du 28 février 2022 demeure celle de la fin officielle de la Transition au Mali. Au cas contraire, les dirigeants de Bamako s’exposent à des sanctions de la part de l’organisation aux 15 Etats membres.
«Les chefs d’Etat, après de longs échanges, ont décidé de maintenir la date du 27 février 2022 pour l’organisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l’entrée en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022», a indiqué Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cedeao, devant la presse.
Seulement, cette mesure est liée à une condition : si les autorités n’honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir. Cette partie de la résolution du 60ème sommet de la Cedeao concernant le Mali est rendue publique alors que, la veille, il a été fait état, d’après Rfi, d’une lettre de deux pages écrites par le président de la Transition malienne, qui a fait grincer des dents dans la salle, qui abritait un dîner regroupant les chefs d’Etat des pays membres de l’organisation sous-régionale. Dans la missive, le Colonel Assimi Goïta, dans le courrier adressé au président en exercice de la conférence des chefs d’Etat de la Cedeao, s’est engagé à fournir un chronogramme détaillé des élections au plus tard le 31 janvier 2022.
C’est en mai 2021 que le Colonel Assimi Goïta, vice-président de la Transition au Mali, avait démis de leurs fonctions le Président, Bah N’Daw, et le Premier ministre de la Transition malienne, Moctar Ouane. Il devenait de fait le président de la Transition. Tout était parti de l’annonce de la composition d’un nouveau gouvernement, qui a constitué le point de non-retour. Le Colonel Assimi Goïta, tenu à l’écart des discussions, avait remis en cause l’éviction de deux de ses fidèles, des membres influents de l’ancien Conseil national pour le salut du Peuple (Cnsp, officiellement dissous en janvier 2021). Il s’agit des colonels, Modibo Koné et Sadio Camara, respectivement ministres de la Sécurité et de la Défense dans le précédent gouvernement.
Pour le moment, aucune information concernant le cas de la Guinée où le Colonel Mamadi Doumbouya a renversé par coup d’Etat, le 5 septembre dernier, le Président Alpha Condé, n’a fuité jusqu’à samedi, il était fait mention de l’absence de chronogramme relatif aux prochaines élections.
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