Le commandant Mamadou Keïta et ses hommes sont arrivés à Kidal ce jeudi. Ils ont été symboliquement accueillis par le gouverneur de la région, le représentant de l’Etat.
Autre symbole : une fois arrivé sur place, le bataillon de l’Armée malienne reconstituée a pris position dans le camp communément appelé «Camp n° 1» de Kidal. Situé à l’entrée de la ville, sur la gauche, il s’agit du camp traditionnel de l’Armée malienne. C’est notamment de là qu’elle avait été délogée en 2014, peu après une visite mouvementée de l’ancien Premier ministre malien Moussa Mara.
Deux tiers des militaires de retour sont d’anciens combattants, et de nombreux gestes de solidarité entre adversaires d’hier ont eu lieu, selon des témoins. Des turbans ont par exemple été offerts à des militaires venant du Sud et qui découvraient pour la première fois cette ville.
Cette arrivée est un pas important dans le processus de paix. La mission de l’Onu au Mali a joué un rôle pivot pour la réussite de l’opération. Plus de 200 casques bleus ont escorté les forces armées maliennes reconstituées.

Partis de Gao
Lundi, un convoi d’un peu moins de 300 militaires avait pris le départ de Gao pour cette ville du nord-est du pays, aux mains d’ex-rebelles.
Dans une interview exclusive donnée à Rfi et France 24, le Président Ibrahim Boubacar Keïta anticipait sur un retour pour vendredi. Les militaires sont donc arrivés avec un jour d’avance.
Il s’agit en outre d’un retour pacifique, conforme à l’accord de paix d’Alger. En dehors de soldats maliens, on trouvait dans cette colonne des ex-rebelles de la Cma et des ex-combattants de groupes armés pro-gouvernementaux ; d’où l’appellation «bataillon de l’Armée malienne reconstituée».
Dans un contexte de grave détérioration sécuritaire au Mali et au Sahel, le retour de l’Armée nationale à Kidal est anticipé comme une affirmation forte d’une restauration de l’autorité de l’Etat malien qui ne s’exerce plus sur de larges étendues du pays.
rfi.fr