La plaie de la Ld se creuse. Après la sortie du porte-parole Moussa Sarr dans Le Quotidien de mardi dernier, déclarant que les règles du parti interdisaient la création de mouvements ou de courants à l’interne, Malick Sylla réagit. Ce membre du Bureau politique de la Ld affirme que les statuts du parti n’interdisent pas l’existence de la Ld-Debout.
Votre parti traverse en ce moment une crise. Qu’en pensez-vous ?
Je suis triste et déçu. Notre formation ne mérite pas ça. Il y a une déviation de la ligne du parti. Il va falloir très rapidement rectifier cela parce que la Ld défend des valeurs, des causes nobles et démocratiques et surtout l’intérêt général. Le parti a été créé en 1974. Je m’inscris en faux contre ce que Moussa Sarr a dit. A mon avis, le fameux porte-parole de notre formation ne comprend pas les mouvements sociaux. Cela peut arriver à n’importe quel parti. A un moment donné, les mutations sont inévitables, la démocratie les permet. Le monde a beaucoup changé. Moussa Sarr ignore les règles de la Ligue démocratique. Il doit être sanctionné
Vous pensez qu’il est à l’origine de la scission ?
Lui et ses camarades veulent être les béquilles de Macky Sall. Ils sont les fautifs. Ils sont prompts à sanctionner alors qu’ils ne connaissent pas les règles du parti. Tout ce qui n’est pas interdit est permis. Les frondeurs sont dans leur droit. Ils ne se sentent plus impliqués dans l’orientation et la prise de décisions. Moussa Sarr raconte des contre-vérités, les textes du parti n’interdisent pas la formation de mouvements ou courants. Lorsqu’un problème comme celui-ci se pose, il faut agir psychologiquement et politiquement, avec lucidité. Le parti devait ouvrir des discussions avec les camarades parce que beaucoup de partis politiques dont le Ps ont vécu ce que la Ld vit actuellement. Je maîtrise bien le règlement intérieur du parti. Ils ne travaillent pas pour la Ld.
Vous les considérez comme des otages de Benno bokk yaakaar ?
Je le répète, ils sont les béquilles de Macky Sall et de Benno bokk yaakaar. Nous, nous pensons qu’il y a un problème de communication. Moussa Sarr en est pour quelque chose. Quand Mbaye Diack avait quitté le parti, il le traitait de traître. Il doit faire attention. J’ai l’habitude de dire qu’un responsable doit réfléchir avant de parler. Une direction ou une autorité doit maîtriser ce qu’elle dit.
Donc, vous donnez raison aux frondeurs ?
Bien sûr, ils ont raison. Je les soutiens entièrement. Je suis debout avec eux. D’ailleurs, j’accueille tous les jours des militants qui ont compris notre combat. Nous n’allons pas quitter le parti. Le combat sera mené à l’intérieur de la Ld parce que nous sommes des militants de la première heure. La Ld ne leur appartient pas. J’ai fait la prison à plusieurs reprises en défendant l’honneur et la ligne de la formation. On a bloqué plusieurs fois mon passeport sous Abdou Diouf. J’ai été à tous les fronts avec Abdoulaye Bathily et Mamadou Ndoye. Personne ne peut donc nous exclure. Ils ne se sont jamais sacrifiés pour le parti. Encore une fois, la création d’un mouvement interne est légale. Des militants qui ont longtemps travaillé sont libres de mettre en place un courant parallèle. Rien ne nous l’interdit. Dans un parti démocratique, il faut que les militants osent dire non et donner leurs arguments. Il n’est du ressort du porte-parole d’exiger des sanctions.