«J’ai passé plus de 35 ans dans le mouvement syndical. Depuis que j’ai quitté le secrétariat général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa) qui était juste une parenthèse dans ma vie, je poursuis mes activités d’éducateur. Par exemple, je reviens juste d’une mission en zone sylvopastorale où je devais lancer un programme d’alphabétisation en langue pulaar pour les femmes de Mbar Tubaab qui interviennent dans l’élevage. C’est un type d’activités que j’ai toujours menées en tant qu’enseignant et militant des langues nationales et aussi écrivain en langues nationales. Mais souvent, la dimension revendicative de notre action n’a pas contribué à les mettre en évidence. Je poursuis donc le suivi de classes d’alphabétisation en langues nationales pour les femmes travailleuses rurales en sérère, dans le département de Bambey, au village de Mbokhodane, à en wolof à Ngeer Baabu, dans le département de Nioro…en plus d’autres projets que j’ai en chantier pour une bonne formation des femmes rurales et leur éducation aux droits de la personne.

«Aucun problème à quitter la direction syndicale»
Personnellement, je n’ai eu aucun problème à quitter la direction syndicale, tout en restant un militant de base au service de la nouvelle direction syndicale. Ma conviction a toujours été que la meilleure façon d’assurer la vitalité des organisations de masse c’est d’institutionnaliser l’alternance démocratique au niveau des instances de direction. Permettre à de nouveaux cadres d’émerger, d’insuffler une dynamique nouvelle et relever de nouveaux défis. Vous savez, le syndicalisme n’est pas une profession. Moi je suis professeur de Lettres modernes, inspecteur de l’enseignement moyen-secondaire à la retraite. Donc c’est l’exercice d’une activité professionnelle qui m’a amené à militer dans un syndicat, le Sudes, et en devenir le Sg, puis militant d’une centrale syndicale, la Csa, et en devenir le Sg. J’ai quitté le poste de Sg du Sudes en 2011. Une autre équipe continue le travail à merveille. Pour la Csa également, cela n’a pas été compliqué pour moi. Il était dans l’ordre des choses qu’au congrès de 2016 je sois remplacé par un nouveau Sg qui à toute ma confiance et là aussi l’équipe que dirige mon jeune camarade Elimane Diouf fait un excellent travail qui prouve qu’il était temps que je m’éclipse pour permettre à la relève de prouver qu’elle était parfaitement outillée pour mener la barque à bon port. Je reste militant à côté d’eux pour leur permettre à chaque fois de tirer les leçons de mes erreurs passées et consolider nos acquis communs.»